LinkedIn, Instagram, Facebook, Snapchat, les plateformes virtuelles où les professionnelles et professionnels peuvent communiquer, échanger, émettre et publier leur opinion et se promouvoir sont nombreuses. Ces outils, devenus omniprésents dans la sphère publique, peuvent toutefois poser des enjeux sur le plan déontologique, notamment en matière de confidentialité et de respect de l’éthique professionnelle. En effet, les CRHA | CRIA sont soumis à un code de déontologie qui régit leur comportement et leurs actions, et ce, aussi bien dans la sphère professionnelle que dans leur vie privée, notamment à travers l’utilisation des réseaux sociaux et leurs interventions sur le web.
Posture professionnelle
Nous portons le titre CRHA | CRIA 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Bien que le web puisse conférer un certain anonymat et que les échanges puissent revêtir un caractère informel, pensez toujours à votre posture professionnelle.
La photo que vous choisissez comme profil, les publications que vous faites recirculer, les commentaires que vous émettez, les contacts avec qui vous vous liez sont autant d’éléments qui peuvent miner votre réputation et votre crédibilité professionnelle et par conséquent, ébranler votre posture professionnelle.
C’est pourquoi l’image que vous projetez sur les réseaux sociaux, comme dans toutes les sphères de votre vie, doit toujours être en cohérence avec vos obligations professionnelles, et ce, même lorsqu’il s’agit de votre vie privée. D’ailleurs, puisque sur le web, la ligne est floue entre vie personnelle et professionnelle, il est fortement conseillé aux CRHA | CRIA de configurer leurs profils sur les réseaux sociaux personnels de manière à les rendre privés, limitant ainsi l'accès à certaines personnes.
Sur les réseaux sociaux, vous pouvez vous exprimer librement et émettre des critiques. Cela fait partie de votre droit à la liberté d’expression. Cependant, ce droit demeure encadré par vos obligations déontologiques. La liberté d’expression, bien que fondamentale, doit donc être exercée avec responsabilité, en gardant en tête que chaque geste que vous posez, même en ligne, peut avoir des répercussions importantes.
Code de déontologie et lignes directrices
Le code de déontologie des CRHA | CRIA a pour but de protéger le public et de garantir la qualité des services professionnels. Trois principes fondamentaux du code méritent particulièrement d’être soulignés dans le contexte de l’utilisation des réseaux sociaux.
- La compétence professionnelle : le code insiste sur l’obligation de faire preuve de compétence et de discernement dans toutes les activités professionnelles, y compris celles menées sur les réseaux sociaux[1]. Publier des conseils, des analyses ou des recommandations sur ces plateformes sans avoir une connaissance complète de la situation ou du dossier en question, va à l’encontre du devoir de compétence de la ou du CRHA | CRIA. Il importe de suivre rigoureusement le cycle d’intervention du CRHA | CRIA avant d’émettre des conseils et recommandations[2]. La première étape, celle de la cueillette d’information, est essentielle à votre rôle-conseil.
- La conduite attendue : le public est en droit de s’attendre à une conduite irréprochable d’une ou d’un CRHA | CRIA. L’article 10 du code mentionne également que les professionnelles et professionnels doivent agir avec courtoisie, dignité, modération et objectivité. Cela s’applique dans la poursuite de ses activités professionnelles, mais également dans ses interactions en ligne ou sur les réseaux sociaux. Lorsque vous émettez des opinions ou critiquez une situation, un devoir de réserve est de mise. De plus, la diffusion de commentaires offensants, discriminatoires ou dénigrants porte atteinte à l'image et à la réputation de la profession, en plus de violer les principes de respect et de dignité inscrits dans notre code de déontologie.[3] Rien ne justifie des propos ou comportements qui vont à l’encontre des valeurs de respect, de civilité et de professionnalisme.
- La confidentialité : une personne portant le titre de CRHA | CRIA a l’obligation de préserver la confidentialité des informations auxquelles elle a accès dans l’exercice de ses fonctions.[4] La diffusion d’informations confidentielles ou sensibles par le biais de commentaires, de blogues ou de vidéos peut constituer une faute déontologique. Même si une ou un professionnel ne cite pas directement un client ou un dossier en particulier, le fait de divulguer certaines informations pourrait mener à un bris de la confidentialité ou à l’identification du client ou des parties prenantes.
De plus, en accord avec sa mission de protection du public, l’Ordre met à la disposition de ses professionnelles et professionnel le document « Lignes directrices sur l’utilisation des médias sociaux par les CRHA | CRIA »[5] qui définit le cadre et les bonnes pratiques en matière d’utilisation des médias sociaux tout en garantissant le respect des obligations professionnelles. Vous devez également consulter ce document de référence lorsque vous décidez d’utiliser les médias sociaux que ce soit, dans le cadre de votre vie personnelle ou professionnelle.
Conclusion
Vigilance est le mot d’ordre. La tentation peut être grande d’émettre des opinions personnelles ou de réagir sur le coup d’une émotion ou impulsivement à des discussions publiques. Mais la prudence s’impose en tout temps, car tout contenu publié peut avoir des répercussions sur votre réputation et votre crédibilité.
Finalement, il importe de rappeler que le port d’un titre professionnel ne constitue pas un droit, mais bien un privilège qui exige de se soumettre à des règles déontologiques et au respect de l’honneur de la profession.
- Code de déontologie des CRHA | CRIA, articles 2, 3, 4 et 5
- Voir en ligne : https://guide.ordrecrha.org/fr/cycle-intervention
- Code de déontologie des CRHA | CRIA, article 12
- Code de déontologie des CRHA | CRIA, article 51
- Voir en ligne : https://carrefourrh.org/outils/lignes-directrices/2024/02/utilisation-medias-sociaux