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Éric Dumouchel, et CIMA+ : passion et continuité

Éric Dumouchel, vice-président principal des ressources humaines et associé de la firme de génie-conseil CIMA+, est optimiste : la crise sanitaire a plus que jamais permis aux professionnels des ressources humaines d’occuper un rôle stratégique au sein des organisations et d’y ajouter de la valeur.

Pour sa part, ces deux années lui ont confirmé que les pratiques déjà en place chez CIMA+ avant mars 2020 étaient les bonnes. Entretien avec un passionné.

29 juin 2022

Entrevue avec Éric Dumouchel, CRHA, vice-président principal des ressources humaines et associé de la firme de génie-conseil CIMA+

Quelle a été votre expérience de la pandémie?

Comme partout, ça a été deux ans de travail acharné. Dès les premiers jours de la pandémie, nous avons mis en place un comité de coordination des mesures d’urgence composé de cinq personnes qui se rencontraient tous les matins. Il fallait nous assurer que l’entreprise traverserait la crise tout en préservant sa santé financière. Et surtout, nous voulions conserver nos employés. Nous avons d’ailleurs communiqué avec eux tous les jours, ce qui a été grandement apprécié. Mon équipe [qui compte une cinquantaine de personnes et inclut les communications] a vraiment été à la hauteur en soutenant l’organisation à tous les niveaux.

Comment avez-vous dû adapter et faire évoluer vos pratiques?

Bien honnêtement, nous avons réalisé que les pratiques en place étaient les bonnes et répondaient aux besoins. Nous avons toujours été une entreprise de personnes. C’est notre slogan : l’humain au centre de l’ingénierie. La flexibilité et la bienveillance font partie de notre marque employeur. Bien sûr, nous étions préoccupés par la mobilisation et l’engagement des employés. Nous nous sommes également assurés d’adopter des pratiques plus innovantes ou mieux harmonisées à l’entreprise. Deux années très intenses, oui. Une épiphanie, non. Ceci dit, je crois que pour beaucoup d’organisations, la pandémie a été un agent révélateur ayant forcé certains services à se positionner.

Quels seront vos grands chantiers des prochaines années?

Bien sûr, il y a le travail hybride et son application à moyen et à long terme. CIMA+ est une entreprise qui encourage beaucoup l’autonomie, c’est pourquoi nos employés ont le choix de revenir ou non au bureau. Le travail hybride comporte bien sûr des défis. En ce qui concerne l’accueil des nouveaux employés par exemple : comment faire pour que les gens ressentent bien la culture de CIMA+ ? Tout ce qui touche à la gestion des employés est aussi à repenser. Cette gestion est encore plus importante et plus complexe à distance. Nous offrons de la formation pour accompagner nos gestionnaires.

La santé mentale est également au cœur de nos préoccupations. Nous observons une baisse du taux d’invalidité court terme pour des raisons de santé mentale. Mais est-ce que c’est la vague qui se retire avant que le tsunami frappe? On l’ignore. Il faut demeurer humble face à l’inconnu. Nous avons décidé de devancer nos plans et nous avons embauché une personne dédiée à cet enjeu.

Y a-t-il des initiatives inspirantes qui piquent votre curiosité?

Il y a une profonde transformation de l’environnement de travail. Le lieu de travail devient un endroit d’apprentissage, de socialisation et de travail en équipe. On sera vraiment à l’affût des meilleures pratiques dans ce sens. Chez CIMA+, nous avons revu l’aménagement de nos bureaux pour créer des espaces plus lumineux, plus dynamiques.

Je remarque également, avec le retour en présence, que tout le volet informel des communications est très important. Les conversations de couloir ne se produisent pas en virtuel. Je serai vraiment à l’affût des organisations qui trouveront des méthodes ou des technologies pour recréer ce volet informel.

Si la dimension stratégique de la fonction RH n'est plus à démontrer, sa capacité d'action dans l'environnement complexe et dynamique des organisations d'aujourd'hui représente-elle un défi?

Ce serait supposer qu’elle ne l’est pas vraiment. Je ne crois pas qu’on se pose cette question au département des finances ou aux TI! Cela fait 30 ans que je suis sorti de l’école et cette question revient constamment. Cessons de vouloir… et soyons!

Certainement! Pour moi, être stratégique, c’est être capable d’avoir une lecture juste des environnements internes et externes, c’est de faire des liens entre tous les éléments. Mais le plus important, c’est de bien comprendre l’entreprise et de parler son langage. Les RH font partie intégrante de l’entreprise, soyons des gens d’affaires! Des partenaires avec une expertise, une valeur et un positionnement qui font avancer l’entreprise en fonction de ses besoins. La fonction des ressources humaines est stratégique… lorsqu’exercée stratégiquement!