Cet article rédigé en 2019 a été mis à jour en octobre 2025
L’absentéisme peut poser des défis importants pour de nombreuses organisations. Il est possible de se mobiliser pour remédier au problème par le biais de programmes spéciaux. On peut aussi se fixer l’objectif de le réduire à l’aide d’outils de gestion bien connus, dont l’évaluation du rendement qui s’adapte très bien à l’établissement d’un diagnostic, mais aussi à la détermination de pistes de solutions.
Le savoir
Le savoir requis dans un poste est en constante métamorphose, ne serait-ce qu’en raison de l’évolution des connaissances et des avancées technologiques. Par exemple, un poste d’adjointe administrative ne requiert plus les mêmes connaissances qu’il y a 20 ans. La maîtrise des outils de bureautique est un enjeu majeur. Une personne qui occupe un tel poste depuis 20 ans et qui n’a pas suivi de formation (mise à niveau) a pris un sérieux retard dans les applications numériques touchant son environnement. Cette même personne risque de subir un important stress et ressentir beaucoup d’anxiété lorsque viendra le temps d’exécuter une tâche qui requiert des connaissances en la matière. Par ailleurs, si la personne gestionnaire utilise les technologies, le stress et l’anxiété de l’adjointe administrative seront susceptibles de monter d’un cran, car les attentes seront alors plus élevées. Et comme on le sait, stress et anxiété créent de l’absentéisme. Il est donc important de valider le degré de confort de nos employées et employés avec les outils dont ils ont besoin pour réaliser leurs tâches. L’évaluation de la performance est un moment privilégié pour échanger avec eux, regarder attentivement les connaissances qu’ils doivent maîtriser et offrir les formations adéquates à leur situation. En améliorant son savoir, une personne développera un plus grand contrôle sur sa tâche, ce qui entraînera une meilleure contribution dans la réalisation des objectifs de son équipe. Le mauvais stress sera ainsi réduit.
Le savoir-faire
Nous évaluons les connaissances à l’embauche. Quant au savoir-faire, il s’acquiert généralement avec l’expérience. La rigueur, la qualité du travail, la planification et l’organisation, l’analyse des problèmes et la capacité de prise de décision constituent toutes des facteurs qui nous permettent d’atteindre des objectifs avec différents degrés de réussite et d’effort. Si nous évaluons ces facteurs en fonction de leur incidence sur l’absentéisme, il devient évident que la maîtrise d’un savoir-faire réduira l’anxiété ou le stress excessif. Bien des gens réagissent difficilement à la confusion, au désordre. L’imprévisibilité est un facteur de stress important pour plusieurs et, selon la vie personnelle ou professionnelle d’une personne, la réaction sera différente. Ainsi, lors de l’évaluation du rendement, il faudra tenir compte de l’environnement de la personne et, plus globalement, de l’ensemble de son écosystème. Si cette personne possède une grande rigueur au travail, mais que son environnement est chaotique, elle n’aura pas l’impression d’être en contrôle. Son degré de stress et son anxiété risquent de s’accentuer. Il serait donc intéressant de définir les causes du stress, de mesurer l’incidence réelle sur sa performance et de rechercher avec elle la source du problème. Trop souvent, on observe des résultats faibles d’évaluations de la performance, mais sans tenter de diagnostiquer les véritables causes. Le savoir-faire inadéquat au sein d’une équipe peut engendrer un degré de stress élevé, avec des répercussions réelles sur la santé, et ainsi entraîner des absences. En prenant soin de bien analyser l’environnement de la personne, vous pourrez mieux reconnaître les sources d’absences et l’inviter à rechercher des solutions pour améliorer sa situation.
Le savoir-être
Nous embauchons souvent pour les deux premières variables, mais nous débauchons souvent pour cette troisième. Le savoir-être découle de multiples facteurs et a un effet important sur le climat de travail. Le savoir-être constitue l’essence même d’un travail d’équipe sain, d’une culture de travail basée sur le respect et l’engagement. Malheureusement, il n’est pas rare d’observer que des collègues ralentissent le travail, harcèlent, discriminent, excluent, refusent de collaborer et de soutenir, intimident, etc. Quant à la hiérarchie, les délais à prendre des décisions, le manque d’autonomie, la surcharge de travail réelle ou perçue, le manque d’empathie, l’insensibilité et l’absence de reconnaissance du travail accompli, un style de gestion contrôlant et le manque de communication sont autant de variables qui peuvent créer un climat de travail malsain et causer de l’absentéisme. En analysant les résultats des évaluations de la performance, il est primordial de vérifier la corrélation entre l’absentéisme d’un secteur et les facteurs de savoir-être qui y sont observés. Cette analyse est une occasion exceptionnelle de diagnostiquer certains problèmes qui se répercutent sur l’absentéisme. Pour y arriver, il faut que l’objectif de réduire l’absentéisme soit intégré dans le processus d’évaluation, non pas seulement comme critère de mesure de l’assiduité, mais comme un objectif global de gestion.
Le stress et l’anxiété
Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail et l’Association canadienne pour la santé mentale (Le stress : https://cmha.ca/fr/documents/le-stress, 2018) soulignent que le stress découle d’exigences qui dépassent les ressources dont on dispose pour résoudre une situation. L’évaluation de la performance est un exercice qui doit non seulement mesurer la contribution d’un employé ou d’une employée, mais aussi de repérer les symptômes et les sources des difficultés organisationnelles susceptibles de générer un environnement propice à l’absentéisme. Le stress et l’anxiété ont des conséquences physiologiques reconnues sur la santé des gens. Il est donc logique et prudent, comme gestionnaire, d’en connaître les causes. L’évaluation du rendement est un exercice qui peut nous mettre sur la piste de solutions; un exercice qui peut s’avérer extrêmement rentable pour l’ensemble de l’organisation tant sur le plan financier que sur la motivation du personnel.
Cet article rédigé en 2019 a été mis à jour en octobre 2025
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