Afin de contrer les écarts de représentation des groupes d’équité au sein de la fonction publique fédérale et devant leurs revendications croissantes, le greffier du Conseil privé s’est adressé à tous les hauts dirigeants. En octobre 2020, et dans le cadre de l’initiative Engagements des sous-ministres en matière de diversité et l’inclusion, il demande de s’attaquer au racisme et à la discrimination.
Les événements tragiques ayant précédé cette initiative, notamment le meurtre brutal de Georges Floyd aux États-Unis et le décès de Joyce Echaquan au Québec, ont créé une onde de choc au sein de la société canadienne et québécoise. Ces deux tragédies ont mis en lumière le fait que la discrimination et le racisme sont encore malheureusement très présents dans la société et en milieu de travail.
Pour apporter un changement absolu de culture en faveur de la diversité et de l’inclusion, il faut reconnaître le passé colonial du Canada, avec la particularité propre au Québec. Ce dernier a colonisé une partie du Canada, mais il a aussi été colonisé par l’Empire britannique. L’adoption du modèle patriarcal européen et son intégration à la fondation du Canada a favorisé le sexisme envers les femmes, le racisme envers les personnes racisées et la discrimination envers les personnes en situation de handicap, sans compter les membres de la communauté LGBTQ2+, en plus d’autres formes de discrimination basée sur la langue, la religion, les classes sociales, etc. Ces exemples ont été, dans un passé pas si lointain, soutenus par des lois discriminatoires, en plus d’être renforcés par la religion et la culture populaire. En dépit de nombreux efforts consentis, dont l’accord du droit de vote aux femmes, en passant par la Charte canadienne des droits et libertés, à la Loi sur l’équité en matière d’emploi, il reste encore du chemin à faire.
Intégrer la diversité et l’inclusion en milieu de travail exige d’abord et avant tout une prise de conscience individuelle et collective. En tant que CRHA, le rôle d’influence dont on est investi peut jouer un rôle-clé vers un changement de mentalité dans les milieux de travail. Chaque CRHA se doit de confronter ses propres préjugés conscients et inconscients. Sans quoi, on risque de maintenir la discrimination et le racisme qui, souvent, se manifestent par des microagressions, des carrières stagnantes des travailleurs faisant partie des groupes d’équité, qui se retrouvent souvent surreprésentés dans des catégories d’emploi au bas de l’échelle, la peur de demander des accommodations pour palier à un handicap ou simplement d’afficher son genre.
En tant que CRHA, il est impératif d’intégrer et de manifester la diversité et l’inclusion dans la vie quotidienne au travail. Cela passe souvent par des discussions avec des membres des groupes d’équité pour mieux comprendre leurs besoins et leur sentiment de marginalisation, dans la société en générale, dont le milieu de travail.
Cela dit, il existe aussi de beaux succès qu’on aurait intérêt à mettre en lumière, afin de les utiliser comme modèle à suivre. Par exemple, des entreprises qui non seulement embauchent de nouveaux arrivants, mais leur donnent la chance de réaliser leur plein potentiel également; d’autres misant sur la parité salariale comme gage de succès; ou certaines qui s’engagent sur la voie de la réconciliation en travaillant avec les peuples autochtones pour faciliter leur intégration dans la société, sans pour autant chercher à les assimiler de nouveau.
La diversité et l’inclusion, pour que cela fonctionne, il faut maintenir un dialogue continu et dans lequel on cherche à comprendre les besoins d’autrui. Il est impératif de miser d’abord et avant tout sur l’humanité de chaque personne. Chacun possède son bagage de compétences, d’expertise, de vécu et ne demande qu’à pouvoir contribuer à l’épanouissement d’un milieu de travail. Voilà ce qui procure un sentiment d’accomplissement.
En matière de diversité et d’inclusion, il est aussi essentiel et crucial de faire preuve de compassion envers soi-même et les autres. On devrait en toute humilité partir de la base que nous ne connaissons pas tout, tout en reconnaissant avoir le pouvoir de faire la différence et de jouer un rôle d’influence en milieu de travail, pour créer un écosystème où chacun au travail se sent inclus et accepté, peu importe la façon dont leur humanité se manifeste : ethnicité, langue, origine, religion, gendre, handicap visible ou non, couleur, etc.
Pour aller plus loin
Historique et aperçu de l’évolution du droit de vote au Canada https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/cherchez?search=droit+de+vote&type=&type=
