Entrevue avec Renée-Claude Turgeon, CRIA, directrice exécutive des ressources humaines chez BBA
« C’est clair que nous étions au cœur de l’action dès le début », confirme Renée-Claude Turgeon en parlant de la pandémie et du rôle qu’a joué son équipe de 24 professionnels RH. Elle cite entre autres la mise en place de programmes spéciaux, l’accompagnement des gestionnaires et l’organisation de conférences sur les bonnes pratiques en télétravail.
Des initiatives qui ont été bien accueillies comme l’ont révélé les résultats très positifs d’un sondage réalisé par la firme Deloitte auprès des employés de BBA quatre mois après le début de la crise sanitaire.
La première année de pandémie était à peine écoulée que la directrice exécutive et son équipe se penchaient déjà sur les conséquences de ce nouveau mode de travail. Une analyse qui leur a permis de constater qu’une attention particulière devait être portée au coaching et à l’intégration lesquels avaient été un peu délaissés avec le télétravail. « Notre première valeur, c’est “les gens d’abord”. Le partage de connaissance fait partie de l’ADN de BBA », explique la directrice.
L’équipe RH travaille actuellement à raffiner le déploiement du travail hybride prévu pour septembre. Un plan qui doit offrir la flexibilité attendue par les employés, mais qui permettra aussi de retrouver une fluidité et une efficacité en matière de collaboration.
Un plan stratégique revu et bonifié
Autre chantier majeur : la révision du plan stratégique 2019-2024. Le travail hybride y fait son entrée. Plus d’attention est également portée aux processus et aux outils de collaboration, des incontournables pour permettre aux équipes de BBA de livrer des projets multidisciplinaires en mode hybride.
La firme a également décidé d’accélérer la mise en place de son université corporative qui assurera la formation et le développement des compétences de ses 1200 employés en matière de savoir-être, de leadership, d’expertise en consultation et d’expertise technique.
« Nous sondons les employés régulièrement : sondage annuel, entrevues de départ et échantillonnage trimestriel où une trentaine d’employés sont interviewés. Ce qui est apprécié des employés de BBA, c’est la générosité en ce qui concerne le partage des connaissances. Nous avons d’ailleurs organisé des séances de mise à niveau au cours des derniers mois afin de consolider les connaissances de nos nouvelles ressources arrivées pendant les deux dernières années. »
L’importance de la fonction RH
Renée-Claude Turgeon s’intéresse à la formation des futurs professionnels RH. « C’est très important que les gens comprennent que les ressources humaines, c’est multidisciplinaire. Une personne en RH excellera davantage si elle a la curiosité d'apprendre comment fonctionne l'entreprise. C’est crucial. Les universités doivent absolument former nos professionnels sur l’aspect business. »
Parler le langage de l’entreprise et de ses employés, s’intéresser aux rapports, aux indicateurs de performance et être proactif : ce sont des incontournables pour devenir un partenaire d’affaires au sein de l’organisation, « un professionnel qui adopte des stratégies qui ont un impact réel sur l’entreprise ».
La rareté de la main-d’œuvre, l’évolution rapide de la technologie et la gestion du changement mettent de la pression sur les employés et les organisations. « C’est là que les RH peuvent avoir un rôle tellement stratégique en accompagnant les gens dans le changement, croit Renée-Claude Turgeon. Ce qui exige parfois de prendre un pas de recul et de lever un drapeau si les projets se bousculent. »
Les incontournables pour les années à venir
Pour être un employeur de choix et attirer les bons candidats, les organisations sont tenues de se mettre au diapason des tendances sociétales. Les professionnels RH doivent être au fait de ce qui préoccupe les générations qui entrent sur le marché du travail. La carboneutralité, les enjeux d’équité, de diversité et d’inclusion, la santé et le mieux-être doivent faire partie de la donne.
« Il faut s’assurer d’offrir des emplois inspirants où les gens se développent. Il faut leur donner une bonne raison de venir travailler, une “cause”, créer du sens.. C’est très important pour la génération Z et les millénariaux qui ont besoin de sentir qu’ils participent à la société. Cela fait partie des grands enjeux. »