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Nos faux combats

Cet ouvrage constitue avant tout un appel à une prise de conscience individuelle et collective pour bâtir un monde meilleur, plus bienveillant, plus ouvert à la diversité, plus capable de naviguer en période de transformation et d’évolution.
1 décembre 2021

Bien des gens attendaient avec impatience l’arrivée de cet ouvrage que Marc Dutil a mis huit ans à compléter. Le fondateur de l’École d’entrepreneurship de Beauce et président du Groupe Canam a pris son temps, et ça paraît. Voici donc un ouvrage bien mûri, bien ficelé et surtout bien inspirant, qui émane de la voix d’un meneur.

Bâti autour d’anecdotes liées à son travail, sa famille, sa vie en Beauce, son expérience du monde et autres aspects de la vie, cet ouvrage n’a rien d’une biographie. Oui, on en apprend beaucoup sur l’homme - il n’aime pas le bœuf bourguignon -, sur ses leçons de vie, ses champs d’intérêt et ses priorités. Il écrit non pas pour raconter ‘l’histoire’, mais bien pour relater un moment clé de sa vie où il a appris beaucoup et des réflexions qui l’habitent ou sur sa vision pour l’avenir. 

Son ouvrage constitue avant tout un appel à une prise de conscience individuelle et collective pour bâtir un monde meilleur, plus bienveillant, plus ouvert à la diversité, plus capable de naviguer en période de transformation et d’évolution. 

Vivre à « l’âge des collisions »

Marc Dutil parle dans un premier temps, de notre ère actuelle, « l’Âge des collisions », la nomme-t-il. Un monde de contrastes, de paradoxes, de changements, de densité. « Je crois que la diversité des éléments qui nous constituent, tout autant que nos divisions, proviennent de la même source et je prends le pari que nous pouvons, en endiguant judicieusement leur cours, naviguer à travers ces contrastes, éloigner les préjugés et les formules faciles, et les remplacer par des dialogues inclusifs qui bénéficieront à nos communautés. » C’est ce ton altruiste, d’amour pour son prochain et la planète qui transparaît tout au long.

Voir et regarder les choses autrement

La deuxième partie nous parle de leçons. Beaucoup de leçons sur le changement, que ce soit sur le plan sociétal ou au sein des organisations. Il nous invite à laisser ‘la girouette’ nous guider et nous donner de l’agilité qu’il nous faut pour avancer. Sa pensée sur la richesse saura en inspirer beaucoup. « Avoir de l’argent ne suffit pas pour être riche. Dirigeons plutôt ce désirable attribut vers les manifestations, individuelles et collectives, d’une richesse à multiples dimensions et qui se conjugue toujours au pluriel de dire l’auteur ». Un message, à vrai dire, rassurant par les temps qui courent.

Savoir conjuguer et réconcilier 

Pour conclure, l’auteur aborde le thème des « Réconciliations ». Ce sont de merveilleuses anecdotes de la vie de Marc Dutil, des histoires de rencontres, de voyages, qui nous laissent entrevoir de quoi il est fait en matière de valeurs et ce à quoi il aspire. Un homme qui inspire et se laisse inspirer par sa Beauce, par les gens. En parlant des enfants, il dira : « Je leur souhaite tout de même de vivre un sentiment d’appartenance à une communauté solidaire et ambitieuse, d’apprécier l’impact de leurs gestes sur la bonne fortune du voisin, de s’élever au-dessus du mercenariat qui vide notre existence de son sens et nos collectivités de leur potentiel. » 

Marc Dutil nous montre aussi l’exemple en s’investissant sur le plan social et communautaire et il en parle. Il pose un regard très percutant sur ce secteur et sur cette notion de se prendre en charge, d’accomplir plus ensemble. « La résurgence du milieu communautaire, peut-être sans qu’il en soit lui-même pleinement conscient, est un signe que les temps changent. Et qu’il est possible de réussir et de redonner, qu’il est possible de participer à la prospérité de son milieu à son rythme et que la courtepointe qui nous rassemble est tissée de multiples textures, de couleurs et d’orientations et que ces différences ne la rendent pas moins belle, bien au contraire » dira-t-il. Cet ouvrage est empreint d’optimisme.

Marc Dutil a raison d’être fier de son ouvrage ainsi que de toutes les magnifiques illustrations qu’il a lui-même dessinées et qui enjolivent le début de chaque chapitre ainsi que la couverture du livre.

Bonne lecture.