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Lu pour vous : le MIT et le futur du travail

À la fin de 2020, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) publiait son rapport sur le travail du futur. La conclusion mentionne notamment que des décennies de changement technologiques ont aidé les cols blancs hautement qualifiés à prospérer tout en accentuant l’écart avec la classe moyenne.

Par Bruno Dupuis. Éditeur adjoint. Revue RH. Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

À la fin de 2020, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) publiait son rapport sur le travail du futur. La conclusion mentionne notamment que des décennies de changement technologiques ont aidé les cols blancs hautement qualifiés à prospérer tout en accentuant l’écart avec la classe moyenne. Et qu’avec de meilleures politiques dans les organisations, davantage de personnes pourraient profiter de bons emplois même si les nouvelles technologies transforment les milieux de travail.

Le coprésident du groupe de travail, David Mindell, mentionne « Là où l’innovation ne crée pas d’opportunités, elle génère une peur palpable de l’avenir : la suspicion que le progrès technologique rendra le pays plus riche tout en menaçant les moyens de subsistance de la population. Cette peur coûte cher : divisions politiques et régionales, méfiance à l'égard des institutions et de l'innovation elle-même.

Les quatre dernières décennies de l’histoire économique confirment cette peur. »

Le groupe de travail a passé plus de deux ans à étudier en profondeur le travail et la technologie. Le rapport final présente six conclusions générales et un ensemble de recommandations politiques. 

Les conclusions :

  1. Le changement technologique remplace simultanément le travail existant et en crée un nouveau. Cela n'élimine pas complètement le travail.
  2. Des impacts considérables du changement technologique se produisent progressivement.
  3. La hausse de la productivité du travail ne s'est pas traduite par une augmentation importante des revenus parce que les institutions sociales et les politiques du marché du travail sont tombées en ruine.
  4. L'amélioration de la qualité des emplois requiert l'innovation dans les institutions du marché du travail.
  5. Pour favoriser les opportunités et la mobilité économique, il faut cultiver et rafraîchir les compétences des travailleurs.
  6. L'investissement dans l'innovation stimulera la création de nouveaux emplois, accélérera la croissance et relèvera les défis concurrentiels croissants.

Accéder à l’article complet qui résume le rapport : http://crha.li/mit

L’expérience employé est primordiale selon un rapport

Selon le plus récent rapport de Ceridian, Pulse of Talent, la majorité de la main-d'œuvre nord-américaine pourrait évoluer vers de nouvelles perspectives d'emploi, ce qui souligne l'importance croissante de l’expérience employé et des stratégies de rétention dans l'avenir du travail.

La majorité de la main-d'œuvre nord-américaine est à la recherche de nouvelles occasions d'emploi ou envisagerait de déménager si elle était approchée par une autre entreprise (États-Unis : 64 %, Canada : 68 %).

Les jeunes travailleurs de moins de 30 ans sont les plus susceptibles d'être en déplacement (États-Unis : 75 %, Canada : 87 %).

Le rapport révèle que le salaire est le principal facteur qui incite les talents à soumettre leur candidature pour un poste (États-Unis et Canada : 36 %), suivi d'un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (États-Unis: 19 %, Canada 18 %) et l'environnement de travail global (États-Unis : 12 % et Canada: 13 %). Cependant, lorsqu'on leur a demandé quel était le facteur le plus important qui maintenait les gens avec un employeur, le travail stimulant était en tête de liste.

http://crha.li/ceridian

L’économie à la tâche (gig economy)

Lors du scrutin du 3 novembre 2020 aux États-Unis, la Californie a massivement choisi Joe Biden. Les électeurs ont également voté pour exempter plusieurs géants de l'économie à la tâche (gig economy) d'une loi d'État qui avait récemment donné à leurs travailleurs l'accès aux droits du travail et aux conditions d'un travail traditionnel. Uber, DoorDash et Lyft ont dépensé ensemble 204 millions de dollars américains pour persuader les électeurs californiens d'approuver une mesure appelée Proposition 22. 

Uber et d'autres se sont longtemps battus contre les tentatives de réglementer leurs services, notamment la manière dont ils traitent et paient leurs chauffeurs. Le dernier combat était le plus important, se résumant à une question au cœur de l'économie à la tâche : les travailleurs sont-ils des entrepreneurs indépendants, ou des employés? Uber et d'autres ont toujours insisté pour que leurs travailleurs soient considérés comme des entrepreneurs et non des employés. Les entrepreneurs n'ont pas droit aux protections de base pour les travailleurs, à savoir le salaire minimum, la rémunération des heures supplémentaires, les pauses et les avantages sociaux.

Pour plusieurs défenseurs de travailleurs de l’économie à la tâche, la « Proposition 22 » n'est pas une bonne nouvelle pour les travailleurs californiens, et cela crée un précédent pour le reste du continent. On souhaiterait davantage que les progrès technologiques de ces entreprises soient accompagnés de meilleures conditions également pour les personnes qui œuvrent dans toute la chaîne de leur modèle d’affaires. 

À la mi-janvier 2020, des chauffeurs d’Uber et de Lyft ont engagé des poursuites contre la Californie pour forcer l’État à rejeter la loi approuvée en novembre. Un dossier à suivre. (Source : Perry Work Report et Le Journal de Montréal)

Apprendre de la pandémie

Pour bâtir le monde du travail

Consultez les 9 constats incontournables qui découlent des apprentissages de la pandémie de la COVID-19 sur cette page : crha.li/apprendre


Source : Revue RH, volume 24, numéro 1 ─ JANVIER FÉVRIER 2021