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Travail intergénérationnel : entre perceptions, dialogue et cohabitation !

Les organisations sont maintenant aux prises avec quatre générations à accompagner dans leur cohabitation en milieu de travail.

Fondation CRHA


Cet article est rendu possible grâce à la Fondation CRHA

Les organisations sont maintenant aux prises avec quatre générations à accompagner dans leur cohabitation en milieu de travail. Chaque génération a évolué en raison de circonstances particulières ou d’événements historiques qui ont façonné leur évolution, ce qui a créé des différences avec la génération précédente. On parle donc ici d’écarts de pensée qui forgent les perceptions de chacun. 

L’auteur et conférencier Carol Allain décrit les caractéristiques de chaque groupe dans son livre Le choc des générations. Les plus jeunes, la génération Z, regroupent les prochains travailleurs à entrer sur le marché du travail ; ils rejoindront un marché en pleine pénurie de main-d'œuvre. On retrouve ensuite la génération Y, autrement appelée millénariaux ainsi que la génération X, qui ont dû « se tailler » une place sur le marché du travail. Les générations les plus jeunes peuvent être perçues comme des employés versatiles, pour qui le travail n'est pas une finalité en soi. Ces travailleurs maîtrisent la technologie et peuvent être centrés sur la résolution de problèmes. Enfin, les baby-boomers représentent la génération la plus âgée sur le marché du travail. Ce sont eux qui ont souvent des connaissances essentielles pour l’entreprise. 

Pour les générations plus jeunes, les baby-boomers peuvent être perçus comme les personnes de référence dans l’organisation. L’idée de travailler dans une équipe multigénérationnelle est donc attrayante pour l’expertise que le groupe générationnel plus âgé peut apporter. Toutefois, le travail intergénérationnel demeure pavé de défis bien présents du fait que les groupes conçoivent le travail différemment que les générations précédentes.

Les différences de perception peuvent parfois occasionner des préjugés face aux autres groupes générationnels. Avec ces écarts de pensée, comment pouvons-nous cohabiter en toute harmonie ? Pour l’ensemble des groupes générationnels, la réponse consiste à reconnaître ces différences et à les prendre en considération dans les interactions au travail. Ce que les jeunes travailleurs veulent? Ils souhaitent établir le contact avec les personnes d’expérience qui pourront répondre à leurs questions et les aider à évoluer. La réalité est que chaque génération a besoin des autres sur ce plan. La priorité est de se concentrer sur les éléments qui nous rapprochent plutôt que sur les différences qui nous séparent afin d’éviter les généralisations ou les idées préconçues. Chaque personne est différente, chaque personne porte une couleur qui la représente et mérite d’être respectée dans son entièreté. 

Lors d’écarts entre les perceptions générationnelles, la communication est la clé. Il s’agit d’une solution bien plus facile à dire qu’à faire. Il est important pour les entreprises d’instaurer une culture organisationnelle favorisant la saine communication entre les générations pour que tous aient l’occasion de s’exprimer sur le fossé générationnel. D’ailleurs, plusieurs programmes qui permettent d’échanger et de briser les idées préconçues, nuisibles à la collaboration, existent déjà. Nombreux sont les programmes de formation, de pairage, de coaching ou de mentorat qui peuvent favoriser les échanges. Toutefois, ces programmes ne sont pas toujours accessibles à l’ensemble de l’organisation.

Pour les jeunes travailleurs, ce sont les programmes de mentorat qui ont la cote pour assurer la préparation de leur carrière. Ces programmes correspondent à des initiatives organisationnelles attrayantes qui favorisent la communication entre les jeunes générations (les mentorés) et les générations plus expérimentées (les mentors). L’attrait de ces programmes se trouve dans les leviers de développement et d’apprentissages basés sur la relation mentorale. Le mentor peut ainsi investir son expertise pour favoriser le développement du mentoré, réduisant ainsi les écarts générationnels.

Comment les jeunes générations entrevoient-elles le travail intergénérationnel, malgré les écarts de pensée avec les générations plus âgées? Les jeunes voient les plus âgées comme des personnes-ressources qui détiennent les connaissances qui leur permettront d’évoluer. C’est par la communication entre les groupes qu’une transmission des connaissances détenues par les générations pourra s’effectuer efficacement et dans le respect. Pour que les jeunes et les moins jeunes générations puissent travailler ensemble, il faudra que les organisations soutiennent ces initiatives afin de favoriser la diversité intergénérationnelle. Les programmes, tels que ceux de mentorat, permettent d’accélérer la courbe d’apprentissage, de stimuler l’engagement et ainsi d’optimiser la diversité générationnelle. En créant un contact entre deux réalités, c’est ainsi que nous pourrons accepter nos différences. Par une saine communication, la cohabitation n’a pas à être difficile.

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Marianne Myre-Bourgault M. Sc. Intervention et changement organisationnel

Source : Revue RH, volume 24, numéro 1 ─ JANVIER FÉVRIER 2021

Ouvrages et articles :

Allain, C. (2016). Le choc des générations : Cohabiter, une responsabilité partagée (8e éd.). Montréal : Les Productions Carol Allain.