Cet organisme chapeaute les 5000 planificateurs financiers et planificatrices financières de la province. Dans une autre vie, elle a été directrice de la qualité et de la pratique à l’Ordre des CRHA et s’est forgé une expertise dans le développement organisationnel et des compétences.
Depuis 20 ans, Chantal Lamoureux a siégé à une douzaine de conseils d’administration. Sa première expérience a été celle d’un CPE qu’elle a fondé avec des parents de son quartier. Aujourd’hui, elle est présidente du CA de KSO Transport global, une société de transport international, et vice-présidente du CA et présidente du comité RH du Musée de la civilisation de Québec.
« J’aime contribuer à une cause, à une communauté ou à une entreprise d’ici, dit-elle. Ce qui est intéressant, c’est que comme administratrice, je me retrouve souvent dans des domaines ou des industries totalement différents. Mais les enjeux et les risques RH se ressemblent beaucoup. »
Selon elle, le rôle d’administrateur ou d’administratrice se résume à une fonction essentielle : voir à la gestion des risques stratégiques. Dans cette optique, l’expertise RH est prisée par les temps qui courent. « Les entreprises recherchent activement un tel profil, et je me fais beaucoup solliciter », révèle-t-elle.
Comme les conseillers et conseillères RH détiennent l’expertise pour faire travailler les gens ensemble, les gestionnaires des organisations les recherchent, ayant conscience qu’à l’heure actuelle, leurs plus grands défis, c’est d’avoir des talents qui s’intégreront le mieux possible à la culture de l’organisation.
« Toutes les entreprises pour lesquelles je suis administratrice connaissent des enjeux de main-d’œuvre, dit-elle. Elles doivent composer avec la pénurie, des questions de rémunération, d’attractivité… Pendant des années, on voulait des avocats ou des comptables sur le CA. Désormais, l’expertise RH est en avant-plan. »
Une grande diversité
Chantal Lamoureux estime que siéger à un conseil d’administration permet d’apprendre à élaborer une vision non seulement stratégique, mais aussi globale de la gestion des organisations. On aiguise aussi son sens des affaires et on côtoie toutes sortes de personnes détenant autant d’expertises.
Par ailleurs, « les CA ne sont plus seulement formés d’hommes blancs hétéros de plus de 60 ans », mentionne-t-elle. « On tend désormais à établir la parité femmes-hommes et à inclure des plus jeunes, provenant de diverses communautés. Depuis que les questions de gouvernance ont pris de l’importance, on recherche des expertises nouvelles. »
Les conseils d’administration ont de plus tendance à nommer une personne avec une expertise RH à leur présidence. L’habileté des professionnels et professionnelles détenant cette expertise à animer des réunions, à faire cheminer les discussions et à favoriser les présentations est une force maintenant reconnue.
Évidemment, être membre d’un conseil d’administration demande de lire, de se préparer, de se documenter et de faire preuve de curiosité. Il faut être en mesure de poser les bonnes questions et de faire les liens entre les dossiers, de « penser hors de la boîte » afin de se constituer une grille appropriée aux risques actuels, comme la cybersécurité, qui est au cœur des préoccupations de toutes les organisations.
« Il s’agit d’une expérience très formatrice, ajoute-t-elle. On tente de trouver des solutions à des enjeux communs. On se fait souvent mettre au défi, mais ça se fait dans la bienveillance. J’apprends à toutes mes réunions de CA. »
Elle ajoute qu’elle a surtout appris à poser les bonnes questions, ce qui lui sert dans sa pratique RH au quotidien. Car il faut savoir comprendre une situation, un dossier, une crise, pour travailler adéquatement avec des gestionnaires et des membres du personnel. « On apprend à découvrir les angles morts, dit-elle. Quand on nous présente un dossier, j’ai la vision de la direction et celle des employés. Ça m’aide à préparer mes propres dossiers comme dirigeante d’une organisation. »
Chantal Lamoureux offre ce conseil à qui voudrait se lancer dans l’aventure : « Plongez, n’hésitez pas! Suivez une formation, trouvez-vous un mentor qui siège déjà à un conseil et qui guidera vos premiers pas. Je l’ai vécu, et ça fait une différence. Avec le temps, on acquiert de l’assurance et on apprécie de plus en plus cette expérience très enrichissante sur le plan humain. »
