Depuis l’investiture du 47e président des États-Unis, il est impossible de ne pas être interpellés par le personnage, par ses déclarations, ses actions et ses menaces.
Comme personne, il suscite en moi à la fois de la colère et de l’incrédulité. Je suis ambivalente entre l’envie de ne plus suivre les nouvelles et celle de ne rien manquer, mue par une sorte de sens du devoir ou d’hypervigilance.
Comme parent, je ne sais pas comment expliquer à mon ado pourquoi la personne au plus haut poste de pouvoir incarne tout le contraire de ce qu’on tente de lui inculquer comme valeurs de respect, de cohérence, de bienveillance et d’ouverture à l’autre.
Comme dirigeante d’organisation, parce que l’inquiétude était bel et bien présente, j’ai tenu à rassurer mon équipe sur le fait que, même s’il devait y avoir un ralentissement économique à la suite de l’imposition de tarifs, l’Ordre fera tout ce qui est possible pour préserver leur emploi et leurs conditions de travail.
Comme CRHA et directrice de l’Ordre, je suis consciente que depuis cinq ans, il y a eu la pandémie, la pénurie de main-d’œuvre, l’inflation et la transformation numérique. Autant de situations ayant fortement sollicité les CRHA | CRIA qui sont au centre des bouleversements qui touchent les organisations et les gens qui les composent, et dont le leadership est appelé de nouveau à guider les actions, malgré l’essoufflement.
Comme citoyenne, l’optimiste en moi peut reconnaître que, comme dans n’importe quelle crise, le sentiment d’urgence fait naître l’innovation et la solidarité, et que ces forces sont porteuses d’espoir pour l’avenir.
Finalement, c’est en portant tous ces chapeaux que je nous invite collectivement à croire et à poursuivre nos initiatives en matière d’équité, de diversité et d’inclusion. Si l’EDI est malmené par le locataire de la Maison-Blanche et que certains médias canadiens laissent entendre que ce n’est plus au cœur des priorités chez nous, ce n’est pas ce qu’on observe chez la plupart des organisations québécoises qui continuent d’investir les efforts requis pour créer des milieux de travail plus diversifiés et inclusifs. Certes, on peut mettre à profit les apprentissages faits pour adapter les approches et les stratégies afin de privilégier celles qui ont donné des résultats, mais l’important c’est de demeurer clair sur l’intention, de continuer de se donner les moyens, de mesurer les progrès et de faire rayonner les succès.
Aspirer à des organisations et à une société inclusive n’est pas une simple tendance ni un mouvement woke, c’est en fait la réalisation d’un besoin fondamental de l’être humain et un désir qui nous rallie toutes et tous. Aucun décret présidentiel ne saurait changer cela.