Équité, diversité et inclusion ou EDI pour les intimes. Je suis heureuse que nous donnions une tribune au I de l'EDI dans cette édition de la Revue RH. Parce qu'on parle beaucoup du D, mais beaucoup moins du I et du E.
La diversité sans l'inclusion, c'est de passer outre l'objectif réel de créer des milieux de travail où chaque personne se sent reconnue, respectée, appréciée. L'inclusion, c'est une valeur que tout le monde partage, qu'on se souhaite pour soi, et pour ceux qui nous entourent. En fait, quand on y pense, l'inclusion est possiblement le véritable levier pour faire réellement bouger l'aiguille de la diversité. En effet, c'est peut-être sous cet angle qu'on peut encore mieux sensibiliser la société, les organisations et les gens qui les composent; en mettant davantage la lumière sur les principes que sur les moyens.
Cependant, je ne peux pas m'empêcher de constater que malgré l'élan collectif sur l'EDI, la base n'est pas encore acquise. À titre d'exemple et sur un sujet qui me tient à cœur : combien de formulaires médicaux de préemploi ai-je vus récemment, utilisés systématiquement par de petits et grands employeurs, et qui demandent à toutes les personnes candidates leur historique médical complet, sans aucun lien avec le poste convoité, et donc manifestement illégaux? Comment peut-on encore utiliser et administrer ces formulaires aujourd'hui et en même temps mettre des énergies à déployer une marque employeur qui prône l'EDI? C'est soit de l'hypocrisie, de la négligence ou de l'incompétence.
Que devais-je répondre à mon amie qui a fait une dépression après avoir perdu son fils de 8 ans en 2020 et à qui l'on a demandé de compléter l’un de ces formulaires pour un poste de coordonnatrice administrative, et ce, avant même d'être reçue en entrevue? Devait-elle mentir à la question "avez-vous déjà fait une dépression?" ou dire la vérité et risquer de ne pas être retenue pour le poste? Je ne lui ai pas conseillé de mentir ni de répondre honnêtement à la question. Je lui ai plutôt suggéré d'appliquer ailleurs, parce que clairement, je ne veux pas qu'elle déploie son talent pour une organisation qui se targue publiquement d'être un exemple à suivre en matière d'EDI mais qui bafoue les droits fondamentaux, enfreint les règles de base et visiblement laisse très peu de place à l’inclusion.