Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, la marque employeur et la responsabilité sociale des entreprises (RSE) sont des éléments qui influencent de plus en plus le choix d’une entreprise par un candidat. Toutefois, il n’est pas rare qu’une organisation se heurte à un manque d’engagement de la part de ses employés lorsqu’elle décide de mettre en place des mesures de RSE ou des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).
Cette absence d’engagement peut s’expliquer parfois par un manque de confiance envers la démarche, ou tout simplement envers les réelles motivations de l’employeur. Trop souvent, les entreprises ont suivi des tendances uniquement dans le but de s’enrichir. En 1970, Milton Friedman publiait un article (The Social Responsibility of Business is to increase its profits’) dans le New York Times, avec une position affirmant que la seule responsabilité de la direction est de satisfaire les attentes des actionnaires. Près de 50 ans plus tard, on constate les dégâts que cette doctrine économique a engendrés sur l’environnement, sur la répartition de la richesse et l’équité dans nos sociétés, mais aussi sur le bien-être des employés. Face à ce constat d’échec, de plus en plus d’entreprises commencent à mettre en place des stratégies ESG pour minimiser les effets négatifs de leurs activités et améliorer le sort de leurs employés et des collectivités.
D’abord, que signifient RSE et ESG? La RSE désigne la prise en compte volontaire des problèmes environnementaux et sociaux et la mise en place d’actions durables, telles que les émissions de gaz à effet de serre, les relations avec des parties prenantes, la diversité et l’inclusion, la gestion des risques environnementaux et sociaux, l’éthique des affaires dans le fonctionnement et la stratégie sur le long terme d’une entreprise. Concrètement, cela veut dire qu’une entreprise disposant d’une charte RSE cherchera à avoir un effet positif sur la société et l’environnement, tout en demeurant économiquement viable. Le terme ESG est une analyse reconnue indiquant que l’entreprise se dote d’un suivi de performance RSE. En somme, ce sont les critères qui permettent d’opérationnaliser la stratégie RSE.
Comment peut-on faire pour implanter des mesures RSE, en maximiser les retombées réelles et créer de la valeur au-delà des incidences sociétales ou environnementales? En mettant l’humain au centre de la stratégie!
Planifier les changements en gardant ses ressources humaines au cœur du processus et des préoccupations est la clé. Mais comment procéder?
- Élaborer une stratégie ESG solide qui inclut des objectifs clairs et mesurables sur les plans environnementaux, sociaux et de gouvernance. Dès cette première étape, des groupes d’employés devraient participer concrètement et activement dans la définition des cibles et des critères de mesure. Une bonne préparation à ce type de démarche est de bien connaître la situation de départ de l’organisation au niveau de l’analyse ESG en toute transparence et honnêteté.
- Avoir un leadership engagé qui soutient activement cette stratégie avec un parrain visible pour les employés.
- Communiquer clairement comment ce changement mènera l’entreprise et ses employés vers une finalité positive et durable dans le temps. La bonne compréhension des objectifs et de la démarche contribuera non seulement à une meilleure mobilisation des humains concernés, mais peut aussi accroître leur sentiment d’appartenance et de fierté à l’égard de leur organisation.
- Élaborer une stratégie de gestion du changement qui permet de connaître les diverses parties prenantes internes et externes, ainsi que les retombées qu’aura l’implantation de mesures de RSE ou des critères ESG sur eux. Il est faux de penser qu’on peut faire ce virage sans considérer ses effets sur nos ressources, car ces nouvelles mesures requièrent d’adapter nos processus et façons de faire. Le changement demande des efforts et prend du temps, et c’est souvent ce qui cause de la résistance. Normal, on manque tous de temps et les priorités sont nombreuses. Il faut donc donner le goût aux gens de s’investir et de mettre les efforts nécessaires, avoir des attentes réalistes et récompenser les efforts de diverses façons afin de garder la flamme sacrée allumée.
- Développer les compétences et former les employés pour qu’ils soient en mesure d’adapter leur travail au quotidien afin d’avoir un résultat positif sur l’environnement, la société et la gouvernance.
- Suivre et communiquer notre évolution. Pour garder nos gens mobilisés vers la cible à atteindre, leur faire part des progrès, célébrer les petites victoires et les bons coups. Bref, les tenir informés est primordial afin de garder le sujet vivant dans le cœur des gens et stimuler leur persévérance.
- Impliquer les employés à toutes les étapes est un gage de succès, car cela met à profit deux clés importantes : l’engagement et l’intelligence collective. Encourager l’innovation en matière de durabilité en offrant des incitatifs pour les idées novatrices et en fournissant des ressources pour soutenir leur mise en œuvre. Des idées ingénieuses pourraient émerger et vous aurez tissé un solide réseau d’ambassadeurs au sein de votre entreprise tout en favorisant la mobilisation de chacun.