L’improvisation comme compétence du 21 e siècle « On n’arrête pas le progrès », disent les plus optimistes. « Il est impossible de remettre le génie dans la bouteille », ajoutent les plus pessimistes. À les entendre, la transformation numérique paraît inévitable et la pression monte pour qu’on en tienne compte. Lorsqu’on prête l’oreille aux firmes-conseils et aux géants du numérique, on croirait parfois entendre Locutus répéter son laïus face aux changements technologiques : « Toute résistance est futile ». On peut se rassurer, il n’en est rien. Au contraire, il se pourrait bien que la clé du succès de la transformation numérique réside peut-être dans une forme particulière de résistance au changement, celle qui conduit à recycler des ressources et des expériences afin de résoudre les contractions, les malentendus et les conflits inhérents à la numérisation du travail et à la transformation numérique : l’improvisation. On dit que le changement est désormais perpétuel, qu’il fait partie intégrante du fonctionnement de l’organisation et qu’il faut chercher à s’y adapter plutôt qu’à lui résister. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire et la question demeure : que veut-on dire quand on dit qu’il faut s’adapter à la numérisation du travail? Comment passer de la réaction au changement à la