La baisse des inscriptions en formation professionnelle se vit depuis plusieurs années. Pourtant, les entreprises ont un grand besoin de personnel qualifié. Des employeurs acceptent donc de baisser leurs exigences, ne demandant plus un diplôme pour occuper des emplois spécialisés. Des formations internes sont alors offertes au nouveau personnel afin qu’il soit capable d’effectuer les tâches. Ce contexte crée malheureusement une baisse du taux de qualification des bassins de main-d’œuvre au Québec. La reconnaissance des acquis et des compétences en formation professionnelle (RAC FP) est l’un des moyens pour hausser ce taux.
Qu’est-ce que la reconnaissance des acquis et des compétences en formation professionnelle?
C’est un dispositif qui permet à une personne d’obtenir une reconnaissance officielle de ses compétences au regard d‘un programme d’études. On s’adresse alors à une clientèle qui met déjà en œuvre les compétences enseignées du programme d’études, c’est-à-dire pour des personnes expérimentées. En formation professionnelle, on parle de programmes menant à un diplôme d’études professionnelles (DEP), à une attestation de spécialisation professionnelle (ASP) ou à une attestation d’études professionnelles (AEP). La RAC FP est un service gratuit pour les personnes qui souhaitent en bénéficier ; il est financé par le ministère de l’Éducation. Peu importe le programme d’études pour lequel une personne fait une demande, les étapes de la démarche seront les mêmes.
Comment l’employeur peut-il collaborer afin de permettre à son personnel expérimenté d’obtenir un diplôme?
- En contactant le centre de formation professionnelle de sa région
Une conseillère ou un conseiller en reconnaissance des acquis et des compétences peut analyser les possibilités de reconnaissance des acquis et des choix de programmes d’études pour l’entreprise. Une visite des lieux s’avère généralement nécessaire.
- En repérant les personnes qui pourraient bénéficier du service de la RAC
Ce sont des travailleuses et des travailleurs qui occupent des postes spécialisés dans l’entreprise (ex. : machiniste, mécanicien˙ne, charpentière et charpentier, secrétaire, vendeuse et vendeur, ébéniste, commis-comptable, préposé˙e aux bénéficiaires) et qui n’ont pas de diplôme dans leur domaine. La liste des programmes d’études est disponible au www.inforoutefpt.org/.
- En communiquant
Tenir, avec la conseillère ou le conseiller en RAC, une rencontre d’information sur les lieux de travail ou en ligne. De l’information peut être aussi transmise par courriel. L’adhésion de l’employeur au projet de reconnaissance des travailleuses et des travailleurs est souvent l’élément qui va mobiliser son personnel.
- En accompagnant les travailleuses et les travailleurs dans la préparation de leur dossier
La partie « paperasse » peut paraître rébarbative pour certains. Une personne occupant une fonction aux ressources humaines facilite souvent cette étape en offrant un soutien administratif et en faisant le lien avec la conseillère ou le conseiller en reconnaissance des acquis.
- En coordonnant la tenue des entrevues de validation
Aménager les horaires afin de libérer le personnel pour la rencontre. Permettre la tenue de la rencontre sur le lieu de travail met le personnel en confiance, car il est dans son élément.
- En permettant la tenue des évaluations sur le milieu de travail
Permettre à l’évaluatrice ou à l’évaluateur d’observer les personnes directement à leur poste de travail, ce qui rend le processus d’évaluation plus naturel. Les compétences qui ne peuvent pas être évaluées dans le milieu de travail pourront l’être au centre de formation professionnelle.
- En soutenant son personnel pour l’acquisition des compétences
Libérer le personnel afin qu’il participe à des formations, mettre en place un système de mentorat, permettre l’occupation d’un autre poste de travail pour mettre en pratique de nouvelles compétences.
Quels sont les avantages pour l’employeur de soutenir une démarche qui mène vers une diplomation pour ses employés expérimentés ?
- Permettre au personnel d’obtenir un diplôme en lien avec le métier occupé, tout en continuant de travailler.
- S’assurer des compétences du personnel, par des évaluations formelles.
- Augmenter la polyvalence du personnel.
- Augmenter le sentiment de fidélité de ses employés.
- Valoriser le développement professionnel de ses employés.
- Augmenter le nombre de personnes diplômées dans l’entreprise.
- Promouvoir la culture de formation continue.
- Augmenter la compétitivité de l’entreprise par la qualification de son personnel.
- Relever les besoins de formation de son personnel.
- Officialiser la démarche professionnelle de ses employés par l’obtention d’un diplôme.
- Favoriser la rétention d’un personnel qualifié dans l’entreprise ainsi que dans le bassin de main-d’œuvre du secteur.
Il est difficile pour un employeur d’augmenter les exigences d’embauche lorsqu’elles ont été diminuées. Une iniquité est alors perçue entre le nouveau personnel et celui déjà en place. La reconnaissance des acquis peut aider à briser le cercle vicieux de la déqualification, en permettant au personnel en place de répondre aux exigences de l’employeur. De plus, les effets positifs du processus auront des retombées indéniables pour l’organisation, ne serait-ce que pour le sentiment de fierté ressenti par le personnel.
Pour en savoir plus www.ceracfp.ca.
Comment l’employeur peut-il collaborer ?
- En contactant le centre de formation professionnelle de sa région
- En repérant qui pourrait bénéficier du service de la RAC
- En communiquant
- En accompagnant la préparation des dossiers
- En coordonnant les entrevues de validation
- En permettant les évaluations sur le milieu de travail
- En soutenant l’acquisition des compétences