Entrevue avec Marie-Hélène Guay, directrice générale de Micro Logic
Micro Logic est l’une des 300 plus grandes PME québécoises et chef de file au Québec à titre de revendeur à valeur ajoutée de solutions TI. Elle accompagne les entreprises dans leur transformation numérique en les propulsant vers les technologies de demain.
Après avoir emprunté voilà quelques années, un modèle organisationnel classique, la crise sanitaire est venue redistribuer les cartes.
La pandémie, espace d’ouverture à de grands changements organisationnels avec son télétravail forcé, a permis à Micro Logic d’accélérer une transition vers une entreprise moins hiérarchisée, plus flexible dans ses rapports avec ses employés et plus encline à favoriser l’autonomie de chacun.
L’un des premiers gestes postpandémie fût d’accélérer ce nouveau modèle en accentuant les communications et en responsabilisant au mieux les joueurs de l’équipe, par le biais de teams leads interdépartementaux. En janvier 2021, en pleine pandémie, Marie-Hélène Guay fût embauchée en tant que directrice des ressources humaines, puis elle a été nommée directrice générale de l’entreprise.
De concert avec le président Stéphane Garneau, elle allait projeter l’entreprise dans un nouveau style de gestion et de direction à partir de principes purement RH. Comme elle le dit, « nous avons pris le taureau par les cornes pour ‘’ aplanir ’’ et ‘’ démocratiser ’’ la structure tout en outillant adéquatement les équipes de travail, aussi bien sur le plan technologique que le plan humain ».
Entreprise collaborative?
Finies les organisations hiérarchiques pyramidales. L’entreprise libérée mise sur une totale confiance envers les employés, maintenant entièrement libres et responsables de la bonne marche de leur travail. « Nous n’avons pas respecté à la lettre tous les principes de l’entreprise libérée telle qu’elle est théorisée, explique Marie-Hélène Guay, mais nous tendons à nous en approcher le plus possible. Pour nous, il s’agit d’assouplir la hiérarchie et les canaux de communication, de s’assurer que chacun de nos sept pôles d’expertise est en mesure de s’accomplir en fonction de la réalité du terrain, et de donner un maximum de pouvoir à nos équipes. »
À vrai dire, Micro Logic fonctionne maintenant « presque comme une collectivité de plusieurs petites startups » et chacun des collaborateurs actifs dans l’une ou l’autre de ces « sous-entreprises » travaillent sur un projet en toute autonomie, « à la manière de l’intrapreneur ». « Chaque intraprise a son propre partenaire RH, qui est là pour fournir les outils dont elle a besoin, assure Marie-Hélène Guay. Les gestionnaires sont des facilitateurs, en collaboration avec l’équipe RH, mais les équipes sont les plus autonomes possible. »
Un nouveau style de gestion
Il va de soi que la notion de flexibilité est royale et impériale dans ce nouveau style de gestion. Concrètement, ça implique une gestion allégée des horaires et du temps de travail, et une liberté pour les salariés de prendre le chemin de leur choix pour arriver à leurs fins. « On fait confiance à nos équipes. La déhiérarchisation et la confiance dominent tous nos choix. »
Pour que cela fonctionne, l’employé doit tout de même être bien accompagné. « On a décidé de miser sur un plan d’accueil très étoffé, qui dure d’un à six mois. On fait ensuite des suivis régulièrement, dans une perspective d’aider l’employé à atteindre ses objectifs, mais jamais dans le but de surveiller son travail ni de le tenir par la main. »
Développer des compétences
« Ça implique aussi d’accompagner chaque personne dans son évolution, en lui donnant les outils et en lui laissant l’autonomie dont elle a besoin, poursuit Marie-Hélène Guay. L’avancement professionnel est excessivement important pour nous. On offre énormément de formations, pour favoriser au maximum les parcours personnalisés et les changements de rôle à l’interne, quand c’est nécessaire. »
Et, si l’on en croit la directrice générale, l’entreprise n’a pas fini d’accentuer son histoire d’amour avec les théories RH les plus novatrices. « Le bassin RH est appelé à grandir et à prendre énormément de place chez nous. C’est essentiel au vu des bouleversements du monde du travail, et dans un monde où les employés ont besoin d’autonomie autant que d’un cadre organisé et d’un environnement humain, marqué par des interactions soutenues avec les collègues. »