Entrevue avec Colinza El-Hindy, étudiante au baccalauréat en gestion des ressources humaines à l’ÉSG-UQAM, récipiendaire d’une bourse d’excellence de la Fondation CRHA.
Comment votre vision des RH a-t-elle évolué en raison de la pandémie?
Bien appréhender le rôle stratégique des RH au sein des entreprises n’était pas chose aussi évidente pour moi au début de mon bac. La crise sanitaire a définitivement changé l’organisation du travail, et dans le bon sens. J’ai constaté un profond bouleversement en ce qui concerne la conciliation travail et vie personnelle. Les RH sont au coeur de ce changement.
Les professionnels RH auraient donc un nouveau rôle, selon vous?
La pandémie a montré la complexité des RH. De nouveaux défis s’offrent à nous. Cette vision de l’avenir est très stimulante. Désormais, on cherche les meilleures solutions pour aider les employés, les gestionnaires et les cadres. L’image de notre métier a vraiment changé en deux ans, j’en suis la première surprise! Les organisations valorisent désormais les RH.
Quels enjeux identifiez-vous en ce qui concerne les nouvelles conditions de travail?
Les entreprises sont forcées de s’adapter, à la fois pour garder leurs employés, mais aussi pour attirer des candidats de talents. Les gens s’intéressent de plus en plus à la qualité de leur vie. Le salaire n’est plus prioritaire. Que ce soit en télétravail ou en mode hybride, l’employé a désormais plus de pouvoir entre ses mains. La donne a changé, les employés ont l’embarras du choix pour trouver un autre travail, surtout avec la pénurie de main-d’oeuvre. Et les employeurs en sont bien conscients.
Quels sont les besoins fondamentaux en milieu de travail?
L’employé veut désormais prendre ses propres décisions. Il n’a pas envie de se sentir comme un salarié ordinaire dans une grande organisation. Les employés ont envie de relever de nouveaux défis. L’accès à la formation est essentiel pour contrer l’ennui. Les entreprises accordent d’ailleurs de plus en plus de budgets pour le développement de nouvelles compétences. Quant à la diversité et l’inclusion, elles suscitent un intérêt croissant, car ce sont des préoccupations contemporaines et fort pertinentes. L’employé veut s’épanouir et participer à la culture organisationnelle.
À votre avis, quelles contributions apportent les professionnels RH?
Les RH sont des partenaires du succès des organisations. Celui-ci passe par des structures moins hiérarchiques, de l’autonomie des individus, mais également par un style de gestion de type coaching ou mentorat.
Comment le métier évolue-t-il ?
Pendant la crise, comme tous les acteurs de l’organisation, les RH ont vraiment été ébranlées. Comment l’entreprise pouvait-elle rester productive, tout en gardant la motivation de ses employés dans un contexte si particulier? Les RH ont su s’adapter rapidement et opérer en mode gestion de crise. Les décisions face aux enjeux et les initiatives implantées ont non seulement réussi à soutenir les employés et les organisations pendant la crise, mais ça va bien au-delà de ça! Je crois que dans dix ans on pourra mesurer les répercussions de tout ce qui a été mis en place.
Si la dimension stratégique de la fonction RH n’est plus à démontrer, sa capacité d’action dans l’environnement complexe et dynamique des organisations d’aujourd’hui représente-elle un défi?
Le rôle stratégique de la fonction RH va certainement gagner davantage en importance. Les entreprises ont compris que cette fonction est plus que jamais au coeur de leur stratégie. J’aime encore plus mon métier, car je sais que j’aurai un impact important dans une organisation.
La beauté des RH est que nous épaulons non seulement les employés, mais aussi les cadres et les gestionnaires. Je pense même à m’inscrire à une maîtrise en développement organisationnel pour acquérir de nouvelles connaissances.