Entrevue avec Megan Danis, responsable culture et développement chez Moov AI
Moov AI, qui œuvre dans le secteur de l’intelligence artificielle, avait adapté ses pratiques de conciliation travail-famille bien avant la pression exercée par la pandémie. L’entreprise compte sur des scientifiques de données, des développeurs de logiciels et des gestionnaires. Pour ces professionnels, l’autonomie est au cœur de leur vision du travail.
Un domaine en avance sur son temps
Dans le milieu de la technologie, et en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle, la nécessité de renouveler continuellement ses compétences existait déjà avant la crise sanitaire. L’entreprise a totalement confiance en ses professionnels RH, extrêmement qualifiés. « Il n’y a pas meilleures personnes qu’eux pour prendre des décisions relativement à leur travail », explique Megan Danis, responsable culture et développement.
Leurs équipes travaillent en mode autogéré dans la réalisation de projets complexes. La distribution du pouvoir dans toute l’organisation est faite d’une manière logique et plus efficace. En outre, la notion de « patron » n’existe pas au sein de l’organisation.
Il s’agit de travail autogéré, plus spécifiquement en holocratie, où chaque individu est autonome dans son rôle. Megan Danis explique que « notre processus de rémunération est assuré par un comité de personnes, sélectionnées par le demandeur (collaborateur), qui sont invitées à décider ensemble du nouveau salaire de leur collègue ». Aucun gestionnaire n’approuve ce salaire, car il y a une décision unanime du comité. Cela s’inscrit dans une culture qui mise sur la transparence.
L’entreprise favorise également une plus grande collaboration entre ses membres. Elle a mis une pratique innovante de l’avant, baptisée error log.
Celle-ci consiste à regrouper en ligne tous les problèmes de l’organisation. Les employés peuvent ainsi ajouter des situations perçues dans les différents cercles de l’organisation. « Il appartient ensuite aux personnes concernées par le problème d’analyser la situation pour l’améliorer, dit Megan Danis. La seule chose qui est interdite dans cette pratique est de se justifier. »
Le développement individuel est grandement soutenu chez Moov AI, mais il est important d’encourager la responsabilisation. « Notre travail en tant que collaborateur est d’offrir de la rétroaction, de l’accompagnement et d’inviter notre collègue à dépasser ses limites lorsqu’il est rendu confortable dans son rôle », ajoute-t-elle.
Un recrutement plus difficile, mais efficace
Outre l’adaptation au recrutement en distanciel, l’organisation a créé de nouveaux postes, dont un spécialiste d’acquisition des talents, une responsable culture et développement et une stratège de marque employeur. Plusieurs professionnels peuvent désormais mettre leurs talents en commun pour rejoindre un plus grand bassin de potentiels employés. « Nous avons toujours un grand volume de candidatures pour nos postes à pourvoir », explique Megan Danis.
Ces nouveaux professionnels, bien qu’en vidéoconférence, mènent toujours leurs entrevues sensiblement de la même façon qu’auparavant. Ce processus de recrutement, élaboré par le spécialiste d’acquisition des talents, permet d’évaluer les candidats sous différents angles. Le but premier est de valider l’intérêt du candidat et de s’assurer que son intégration à l’entreprise est optimale. Discussions, validation des compétences techniques, présentation de la culture de Moov AI et de ses valeurs sont mises de l’avant.
Des tests techniques à effectuer à la maison sont également proposés, et les candidats rencontrent ensuite leur future équipe lors d’un work sample. Ils discutent dans un esprit convivial et collaboratif, ce qui permet de voir de quelle façon les candidats collaborent avec l’équipe.
Un futur prometteur
Grâce à leurs rôles de conseillers et de facilitateurs, les professionnels RH chez Moov AI sont les meilleurs partenaires aptes à créer un cadre structurant pour réussir ce processus d'autonomisation des équipes, selon Megan Danis. Les outils innovants qu'ils déploient et les stratégies de développement de compétences qu'ils mobilisent sont autant de moyens qui permettent à ces équipes d'auto-gérer leur propre pratique en lien avec l'humain.