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Santé mentale au travail : les pièges de la pratique RH en présence de problèmes de santé mentale

Les problématiques de santé mentale au travail sont à l’ordre du jour dans la pratique des ressources humaines. Les données sont accablantes : 30 % des réclamations d’assurance-salaire de courte et de longue durée sont attribuées à la santé mentale, avec un coût de plus de 50 milliards de dollars pour l’économie canadienne (Commission de la santé mentale du Canada). Avec la prise de connaissance de l’ampleur financière et humaine de la question pour les organisations de toutes tailles, bon nombre de professionnels RH se positionnent pour agir face à cet enjeu.
24 septembre 2021

En présence de troubles de santé mentale, une attention particulière est requise par les professionnels RH en vue d’appliquer les bonnes pratiques et de respecter les obligations légales et déontologiques inhérentes à la profession. Voici donc un bref survol de quelques « pièges » à éviter quand vous rencontrez ces défis dans votre pratique. Discrimination et langage D’emblée, un des pièges des plus manifestes, est celui de la discrimination, de la stigmatisation et du harcèlement. L’article 10 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, par le biais des protections pour cause de handicap, protège aussi les personnes souffrant de problèmes de santé mentale contre la discrimination. Ce qui veut dire que les organisations doivent les accommoder de manière raisonnable et ce, jusqu’à la contrainte excessive. La loi sur les normes du travail dit également que « Tout salarié a droit à un milieu de travail exempt de harcèlement psychologique. » (Article 81.19) tandis que le Code de déontologie des membres de l'Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec (ci-après, « Code ») stipule que « Le membre doit […] tenir compte […] 3° de la protection de la santé mentale et physique des personnes qu’il a