Depuis quelque temps déjà, la littérature s’est intéressée au phénomène du télétravail et les auteurs s’accordent pour lui reconnaître un certain nombre d’avantages, pour le salarié comme pour l’entreprise : gain de temps, liberté d’organisation, réduction de la fatigue et des coûts liés aux trajets domicile-travail, gain de productivité, baisse de l’absentéisme, meilleur équilibre entre travail et vie personnelle, image de l’entreprise, etc. Tout ceci à condition bien sûr que le management s’adapte à cette nouvelle donne en mettant l’accent sur l’autonomie, la flexibilité et la confiance, en mettant en place une nouvelle manière de contrôler le travail en se basant sur l’atteinte des objectifs plutôt que sur le temps passé à effectuer la tâche. Le télétravail que nous expérimentons aujourd’hui, subit et subi, conjoncturel, pensé comme ponctuel, met cependant bien en évidence les ruptures qu’il implique avec les modes de gestion classiques. Dans cette contribution, nous aimerions démontrer, à partir de premiers résultats d’un projet de recherche, quelques points d’attention tirés d’une série d’entretiens exploratoires menés auprès de personnes ayant expérimenté le télétravail suite à la crise sanitaire. Nous verrons ainsi que les travailleuses et travailleurs ne sont pas tous égaux lorsqu’il s’agit de télétravailler. Certaines conditions doivent être remplies, au