Je suis très intéressé et interpellé par le thème principal de cette édition de la revue RH, portant sur la qualité de vie au travail. Toujours sous l’influence du contexte pandémique, les organisations cherchent toujours à établir quel sera le nouvel équilibre à atteindre notamment en matière de présence physique au travail, de télétravail, d’activités virtuelles et toutes les conséquences que ces choix engendreront. Selon un sondage publié en mai 2021, plus de quatre travailleurs canadiens sur dix (43 %) disent être plus épuisés au travail1. C’est 10 % de plus que l’année précédente. La qualité de vie au travail est, à mon avis, un critère de plus en plus déterminant en matière de choix d’emploi et d’employeurs que les travailleurs prendront. Comment les organisations peuvent-elles prendre les bonnes décisions en la matière? Une combinaison de travail d’équipe et de responsabilisation des travailleurs, accompagnée d’une touche d’audace de nos organisations, peut aider à atteindre des résultats intéressants. Voyons comment.
Tout d’abord, il est important pour l’entreprise soucieuse de la qualité de vie au travail d’inclure l’ensemble des parties prenantes dans la démarche (direction, gestionnaires, chefs d’équipe, employés). À l’instar d’une approche expérience employée complète, il faut mobiliser différents groupes afin d’atteindre cet objectif. Bien que les CRHA | CRIA doivent jouer un rôle de premier plan et apporter une influence prépondérante dans la réalisation de la qualité de vie au travail, tous les paliers de l’organisation doivent être engagés dans la démarche. Comme professionnels en ressources humaines, nous pouvons adopter une démarche qui comprend notamment une revue exhaustive des programmes à travers le prisme de la qualité de vie au travail. Parions que plusieurs zones d’améliorations concrètes émaneront de cet exercice.
À travers cette démarche, les employés doivent bien sûr faire l’objet d’une attention particulière afin de les inclure de près dans l’ensemble des activités. Trop souvent dans ma carrière, j’ai vu des travailleurs passer beaucoup de temps à se soucier des autres, avant de se préoccuper de leur propre qualité de vie au travail. Les consignes de sécurité en avion illustrent bien ce paradigme : il faut d’abord voir à sa propre sécurité avant de s’occuper de celle des autres. Un travail de fond doit être fait pour rappeler ce principe élémentaire aux employés, et ne pas hésiter à demander leur opinion sur les mesures organisationnelles que l’on souhaite déployer. Cette participation des employés peut se concrétiser notamment par la mise en place de comités ou de sondages, ou autres moyens pour obtenir la rétroaction de nos travailleurs.
Enfin, je partage avec vous une réflexion sur l’importance pour les entreprises de mettre en place des politiques et des pratiques de responsabilité sociale qui dépassent le cadre de leurs murs. Beaucoup de travailleurs souhaitent s’engager auprès d’employeurs exemplaires, contribuant positivement à la société. Au-delà de l’argument financier, que j’utilisais dans mes fonctions, je pense que les entreprises doivent adopter cette approche simplement parce qu’il s’agit de la bonne chose à faire, au point de vue sociétal. Après tout, l’entreprise est une personne morale qui doit contribuer à la société dont elle tire des avantages. Je vous invite, CRHA et CRIA, à sensibiliser et pourquoi ne pas convaincre les dirigeants et les comités de direction sur cet enjeu. Mettons l’accent sur la qualité de vie au travail parce qu’il s’agit de la bonne chose à faire comme entreprise, d’abord et avant tout.