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Les obligations professionnelles et déontologiques à l’ère de la COVID-19

L’urgence sanitaire a amené des professionnels à analyser la gestion de la crise sanitaire dans les médias traditionnels afin d’éclairer le public. Or, ces mêmes professionnels s’expriment également, souvent à titre personnel, sur les réseaux sociaux. Est-ce que le contexte actuel assouplit les règles déontologiques et les normes professionnelles à la faveur de la liberté d’expression?
24 septembre 2021

Dans cet article *, le conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) répond par la négative. Il s’interroge notamment sur la liberté d’expression et le comportement des professionnels à la lumière de quelques décisions disciplinaires prises durant la pandémie. Cette revue de jurisprudence permet de dégager trois grands constats. La perception du public D’abord, un professionnel qui s’exprime à titre personnel sur un sujet professionnel s’expose à une plainte pour manquement disciplinaire, que ce soit en contexte de pandémie ou non, lorsque ses propos portent atteinte à la dignité de la profession. Cette obligation revêt un caractère encore plus important en contexte d’urgence sanitaire puisque le comportement d’un professionnel peut causer un préjudice encore plus important à la crédibilité d’une profession qu’en d’autres temps. Dans la décision Bolduc c. Lacroix , où 12 chefs d’infraction ont été déposés contre un médecin pour manquement à la rigueur en raison d’informations inexactes, non vérifiables ou non conformes à la science médicale et diffusées sur les réseaux sociaux ou à la radio, le Conseil de discipline du Collège des médecins a jugé la plainte recevable même si le médecin utilisait son compte Facebook personnel pour s’exprimer. Le contexte de la pandémie, le risque de préjudice pour le public