En décembre 2020, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) amorçait une tournée provinciale en rencontrant les militantes et les militants des régions des Bois-Francs et du Centre-du-Québec. Cette tournée de formation a été une occasion unique d’aller à la rencontre des travailleuses et travailleurs pour discuter des effets qu’a et que continuera à avoir la pandémie sur nos milieux de travail. Jusqu’au milieu du mois de juin 2021, la centrale syndicale aura visité l’ensemble des régions du Québec et rencontré près de 400 travailleuses et travailleurs syndiqués et affiliés de la FTQ, afin d’en apprendre plus sur les impacts de cette crise sanitaire sur leurs milieux de travail. La formation permettra également de définir le rôle que nous continuerons à jouer dans les prochaines années pour assurer une relance de l’économie qui se fera en misant sur les travailleuses et les travailleurs.
Une tournée virtuelle du Québec
Cette tournée du Québec, règles sanitaires obligent, se fait au moyen d’une plateforme virtuelle. Elle est organisée avec le soutien du Centre de formation économique du Fonds de solidarité FTQ et avec la collaboration de l’Institut de recherche et économie contemporaine (IRÉC).
Le directeur général, monsieur Robert Laplante, accompagne la FTQ et le Fonds de solidarité pour chacune des rencontres.
Pendant trois journées, les participantes et les participants de chacune des régions prennent un temps d’arrêt pour faire le portrait socioéconomique de la région, déterminer ses forces et les défis qu’elle doit relever et imaginer comment dessiner une relance juste, solidaire et verte. La connaissance intrinsèque qu’elles et ils ont des différents milieux de travail permet de savoir comment ces derniers doivent se redéfinir pour être prêts si une nouvelle crise venait à frapper.
Ces trois journées permettent aussi d’évaluer les coûts associés à une crise comme celle que nous traversons.
Comment les différents programmes impacteront-ils les finances publiques et comment, en fonction du portrait qui est fait, pourrons-nous compter sur des outils de soutien pour permettre à l’économie de se relever du choc subi au cours de la dernière année? Comment pouvons-nous utiliser nos propres outils, le Fonds de solidarité FTQ par exemple, pour soutenir nos projets régionaux? Ces possibilités de relance, nous devons les privilégier, les encourager, les porter si elles nous permettent de créer des milieux de travail et des milieux de vie plus justes, égalitaires et équitables. Enfin, ces trois journées nous permettent également de rêver à un avenir heureux pour nos régions. Comment doit se définir cet avenir, de quoi aurons-nous besoin pour continuer à vivre et à travailler? Voilà autant de questions auxquelles nous réfléchissons.
Une chose est certaine : une crise telle que celle que nous traversons est révélatrice et met en lumière les limites du modèle économique qui nous est proposé pour permettre à l’ensemble de la population de tirer son épingle du jeu équitablement. Quand il est économiquement plus avantageux de retirer des prestations d’urgence que de travailler à temps plein, ce ne sont pas les travailleuses et les travailleurs qu’il faut traiter de fainéants, mais bien le salaire minimum qu’il faut considérer comme insuffisant! Dans l’équation prestation/petit salaire, les travailleuses et les travailleurs sont aussi capables de compter.
Pour la prospérité et le bien-être de toutes et tous
Des emplois disparaîtront, certains évolueront, de nouvelles possibilités de carrières s’ouvriront et les entreprises qui tiendront compte de l’expérience des travailleuses et des travailleurs sont sans conteste celles qui s’en tireront le mieux.
Loin de nous l’idée de dire que nos collègues syndicalistes qui participent à ces rencontres sont capables de prévoir l’avenir. Cependant, elles et ils sont en mesure de vous dire de quoi devrait être fait cet avenir pour répondre à leurs besoins et à leurs aspirations. Capables aussi de préciser que pour attirer de la main-d’œuvre en région il faut des salaires attrayants, des services adéquats pour les familles, des emplois pour les conjointes et les conjoints, un accès à l’éducation et à la culture, aux outils technologiques et de communication de pointe, à des moyens collectifs de se déplacer au cœur même de la région et au financement adéquat de ces services. Nous entendrons le discours de la « pénurie de main-d’œuvre » et de la nécessité de « l’immigration temporaire » pour répondre aux besoins du marché du travail, laissant ainsi penser que les personnes issues de l’immigration devraient se contenter de ces conditions que nous estimons inacceptables.
L’histoire du Québec démontre comment son territoire immense s’est développé et est devenu prospère. Les matières premières qui en sont issues devraient permettre d’être plus qu’un peuple extractiviste, mais plutôt une société qui s’enrichit en les transformant ici. L’agriculture et les terres québécoises, faisant l’envie de bien des pays, devraient nous permettre de nourrir la population, l’année durant, en produisant grâce à des sources d’énergies propres et renouvelables. Et ces énergies propres, justement, devraient nous offrir un rôle de meneur sur le plan mondial, en démontrant qu’il est possible de produire autrement tout en respectant l’environnement.
Actrices et acteurs du développement
Si le territoire québécois s’est développé, c’est grâce aux travailleuses et aux travailleurs qui chaque jour se rendent fièrement au travail. Si l’économie se portait bien avant la crise, c’est parce que la main-d’œuvre répondait « présente » quand les besoins se faisaient sentir. Pour que la relance de l’économie réussisse, elle devra à nouveau faire place aux travailleuses et travailleurs, ces actrices et acteurs incontournables du développement!