Les mots diversité et inclusion sont revendiqués par les gouvernements dans l’élaboration d’initiatives et de politiques, par les organisations comme « faisant partie de leur ADN », et sur la place publique comme un débat social à tenir de toute urgence.
Malgré un cadre légal et des initiatives gouvernementales proactives, force est d’admettre que les objectifs d’intégration et de promotion sur le marché du travail ne sont pas atteints. Malgré une participation active en forte hausse, une scolarité plus élevée et des qualifications comparables, les groupes issus de la diversité (les femmes, les minorités visibles, les autochtones et les personnes en situation de handicap) affichent des taux de chômage plus élevés, un accès au marché du travail déficient, des parcours professionnels plus difficiles et une sous-représentation dans diverses fonctions au sein des organisations. Rappelons que la diversité sur le marché du travail couvre également les personnes qui risquent de la discrimination pour des motifs couverts par la Charte des droits et libertés de la personne, notamment l’âge, l’orientation sexuelle, le statut social et l’origine ethnique.
La gestion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (GÉDI) dans les milieux de travail est donc déterminante quant à la capacité d’intégration, d’épanouissement et de développement des membres des groupes qui sont sous-représentés et considérés socialement plus vulnérables.
Cependant, on sait peu à quel point une organisation et des effectifs plus diversifiés ont une incidence sur les expériences quotidiennes des employés, des gestionnaires et des professionnels RH (PRH). Afin de combler cette lacune, l’Organisation de coopération et de développement économiques a entrepris une enquête sur la diversité sur le lieu de travail. Cette étude a été menée en 2018 en collaboration avec la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l’Université de Montréal, l’Université Paris-Dauphine et l’Ordre des CRHA.
L’étude et son contexte
Au Québec, 710 PRH ont répondu à l’enquête par questionnaire. Ils œuvrent, en majorité, au sein d’entreprises privées (71 %), alors qu’un moins grand nombre (29 %) travaillent au sein d’organismes publics. Les tailles et les secteurs sont bien représentés dans l’étude et nous avons pu en tenir compte dans nos analyses (figures 1 et 2).