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Activité physique : employé actif, entreprise en santé

Les gestionnaires en ressources humaines jonglent constamment avec l’absentéisme, le présentéisme et le bien-être de la main-d’oeuvre. Ces éléments peuvent être liés à la santé du personnel et se répercutent sur les coûts directs et la productivité. La santé des employés affecte donc la santé des entreprises.

1 août 2018

Selon les données de Statistique Canada pour l’année 2016, au Québec, un employé manquait en moyenne 12 jours de travail par année. Parmi ces journées d’absence, dix étaient pour cause de maladie ou d’invalidité. Le plus récent rapport du Conference Board of Canada estime à plus de 16,6 milliards de dollars le coût de ces absences pour les entreprises canadiennes.

Votre nouvel employé type

La santé de la population n’est pas un nouvel enjeu. Les divers paliers gouvernementaux multiplient d’ailleurs les initiatives en santé publique. Mais son effet sur le marché du travail, et conséquemment sur la gestion des ressources humaines, prend de plus en plus d’espace dans l’actualité. Une des raisons expliquant ce phénomène est l’évolution des caractéristiques de la population en âge de travailler. Entre 1996 et 2016, la proportion de travailleurs de 55 ans et plus dans la population active est passée de 24 % à 38 %. À cette augmentation progressive se greffe une série d’initiatives pour garder les travailleurs plus âgés sur le marché du travail, comme les crédits d’impôt pour travailleurs d’expérience (61ans et plus, article 752.0.10.0.3. de la LIQ) et la hausse maintes fois annoncée de l’âge minimal d’éligibilité au régime de retraite gouvernemental. L’arrivée de la plus grande génération de travailleurs âgés est donc en train de modifier le portrait type de l’employé.

Personnes de 45 à 64 ans souffrant d’un surplus de poids :

  • Femmes : 54 %
  • Hommes : 70 %

Au même moment, l’obésité et les maladies chroniques, telles que le diabète de type 2, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et la dépression, continuent leur progression, affectant au passage une plus grande proportion de gens dans les tranches d’âge supérieures (voir Tableau 1). À preuve, des données de Statistique Canada révèlent une augmentation du pourcentage d’adultes canadiens dont l’indice de masse corporelle indique un embonpoint ou de l’obésité, passant de 52 % à 54 % entre 2011 et 2014. Chez les 45 à 64 ans, 70 % des hommes et 54 % des femmes présentent un embonpoint ou de l’obésité selon les données de 2014. Le dernier sondage annuel Sanofi indique que les employeurs sous-estiment à 32 % le nombre de leurs employés atteints d’au moins une maladie chronique, alors que le pourcentage réel se situe à 57 % des travailleurs. Si la population vit et travaille plus longtemps, l’augmentation de l’incidence de l’obésité et des maladies chroniques dans la population, de façon plus marquée avec l’âge, nous place alors face à une plus grande proportion d’employés aux prises avec ces problèmes de santé.