La gestion des ressources humaines a longtemps été perçue comme une dépense et non un investissement. Cela est toujours le cas aujourd’hui, dans certains milieux. Un des défis auquel tout spécialiste des ressources humaines fait face est de prouver l’utilité et la valeur des actions qu’il pose au sein de l’organisation. Il doit également « vendre » certains projets RH à la haute direction afin d’obtenir leur adhésion et bien sûr, le budget nécessaire.
Heureusement, une multitude d’indicateurs permettent de mesurer les pratiques RH et de démontrer l’impact financier de celles-ci. Mais que faut-il mesurer et comment le faire?
Considérant le large éventail de possibilités en matière d’indicateurs RH, faire des choix peut sembler un véritable casse-tête. Ce qu’il faut garder à l’esprit, ce sont les objectifs et les enjeux de l’organisation. Quels sont les indicateurs qui permettront de démontrer l’impact des pratiques RH sur l’atteinte de ces objectifs? Par exemple, dans une organisation dont l’objectif est de diminuer les coûts, il serait pertinent de mesurer le coût moyen par embauche, les dépenses RH par employé, le coût du roulement, etc.
D’un autre côté, une entreprise dont l’objectif est d’offrir un service à la clientèle hors pair pourrait mesurer le taux de rétention, l’investissement en formation par employé, le taux de mobilisation, etc. Il faut également s’assurer de repenser les indicateurs choisis et la manière de les calculer lorsque les objectifs évolueront.
Qualité et sources d’information : la clé du succès
Mieux vaut sélectionner un nombre restreint d’indicateurs pertinents, pour lesquels il sera réaliste de tenir à jour les données, qu’un trop grand nombre d’indicateurs qui auront plus ou moins d’importance et qui demanderont beaucoup de temps et d’énergie afin d’en faire la mesure. Bien qu’il n’y ait pas un nombre idéal d’indicateurs à mesurer, il est suggéré d’en utiliser de quatre à dix.
Certains renseignements permettant d’effectuer le calcul des indicateurs sélectionnés sont facilement accessibles au moyen de différents systèmes. Il faut toutefois s’assurer de l’exactitude des données qui y sont entrées. Selon les outils disponibles dans l’organisation, voici quelques exemples :
- Système de paie : départs, arrivées, masse salariale, heures supplémentaires, nombre d’employés, ancienneté, etc.
- SIRH : absentéisme, mobilité interne, compétences des employés, formation, départs, arrivées, etc.
- Résultats financiers de l’entreprise : chiffre d’affaires, profits, masse salariale, etc.
- Régime d’assurances collectives : données d’expérience (ex : coût des médicaments, invalidité longue durée, invalidité courte durée).
Se comparer
Il y a deux principales manières de comparer les indicateurs RH obtenus. D’abord, il est possible de vérifier, à travers le temps, l’évolution des résultats au sein de l’organisation. Cela permet de faire un lien entre les pratiques RH adoptées et les résultats qu’elles génèrent.
Il est également possible de comparer les résultats auprès d’organisations semblables. Ici, il faut être prudent puisque les indicateurs ne sont pas nécessairement mesurés de la même manière d’une organisation à l’autre.
Voici quelques organismes auprès desquels il est possible de trouver des données de comparaison : comités sectoriels de main-d’oeuvre ; enquête sur le recrutement et l’emploi au Québec (EREQ) ; enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH) et finalement, enquêtes réalisées par des entreprises privées spécialisées.
Comment calculer?
Vous trouverez à l’encadré 1 quelques exemples d’indicateurs qui peuvent être utilisés selon les besoins de votre organisation. Les calculs s’effectuent en fonction de la période de référence souhaitée. Selon les besoins, il est possible d’effectuer ces calculs de façon globale, pour l’ensemble de l’organisation, ou par département, par équipe de travail, etc.