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Priorités en relations de travail 2025

Les contextes économiques et sociaux influencent les défis en relations de travail. Télétravail, changements législatifs et relations syndicales : découvrez les priorités pour 2025. 
29 janvier 2025
Me Alexis Charpentier, CRIA

Le contexte actuel

Au cours des dernières années, les gestionnaires en ressources humaines et les spécialistes en relations de travail ont fait face à de nombreux défis : la gestion de la pandémie, le contexte d’hyperinflation, l’explosion du télétravail, la pénurie de main-d’œuvre, et bien d’autres!

Les deux paliers de gouvernement ont également apporté plusieurs modifications significatives aux lois du travail. Ces interventions législatives nécessitent une adaptation de toutes les personnes qui interviennent dans le domaine des relations de travail.

C’est dans ce contexte dynamique que nous débutons l’année 2025 et les défis seront nombreux!

L’explosion du télétravail

Bien que la pandémie soit derrière nous, le télétravail demeure bien implanté et extrêmement populaire dans la vaste majorité des organisations.

Sans mettre de côté ses nombreux bienfaits, nous sommes d’avis que les organisations auraient grand intérêt à surveiller et évaluer davantage la prestation de travail de leurs personnes salariées en télétravail. Il est important d'établir un cadre qui favorise l'équilibre entre flexibilité et efficacité, tout en respectant les droits et responsabilités de chacun.

Plusieurs organisations leur donnent « carte blanche » et certaines personnes en profitent au détriment des intérêts de l’entreprise. La mise en place d'une politique écrite sur le télétravail est nécessaire, incluant des mesures de surveillance, tout en préservant la vie privée.

Projet de loi 68

En vigueur depuis le 1er janvier dernier, le projet de loi 68 (Loi visant principalement à réduire la charge administrative des médecins) fait déjà sentir ses effets en milieu de travail.

Ce projet de loi, qui vise à alléger le fardeau administratif du réseau de santé tout en simplifiant les procédures pour les personnes salariées, affecte grandement le droit de gestion des employeurs en limitant le droit d’exiger d’une personne à leur emploi un billet médical afin de justifier son absence.

Projet de loi 42

Adopté en mars 2024, le projet de loi 42 a apporté plusieurs modifications importantes à la Loi sur la santé et la sécurité du travail, de même qu’à la Loi sur les normes du travail.

Les employeurs ont dû revoir en profondeur leurs politiques sur le harcèlement psychologique et devront mettre ces modifications à l’épreuve au cours de la prochaine année.

Il sera intéressant de voir l’interprétation que feront les tribunaux spécialisés en droit du travail de la nouvelle définition de la « violence à caractère sexuel ». Cette définition, qui considère qu'une seule inconduite peut être qualifiée comme telle, renforce la protection des personnes employées.

Vers une immunité syndicale?

Une analyse de la jurisprudence récente du Tribunal administratif du travail (TAT) semble démontrer une augmentation de la protection des personnes salariées qui occupent des fonctions syndicales.

Ces délégués syndicaux semblent jouir d’une protection élargie et d’une quasi-immunité face aux interventions disciplinaires de l’employeur. Ce courant jurisprudentiel est inquiétant pour les employeurs et les milieux de travail. Il sera intéressant de suivre l’évolution des décisions rendues en semblable matière.

Le processus de négociation collective

Le contexte d’hyperinflation est derrière nous et cela devrait favoriser les employeurs qui doivent renégocier leur contrat collectif de travail. Bien que relatif, le ralentissement économique devrait également permettre aux employeurs d’avoir un meilleur rapport de force à la table de négociation.

Conclusion

Les professionnelles et professionnels RH et en relations de travail ne manqueront pas de défis au cours de l’année 2025. Ils seront encore nombreux, mais cette année doit être abordée avec confiance. La clé du succès résidera dans la capacité des différentes parties prenantes à collaborer de manière constructive sans oublier que les employeurs québécois doivent exercer leur droit de gérance tout en s’assurant de respecter leurs obligations.


Author
Me Alexis Charpentier, CRIA Avocat, associé Fasken
Avec près de vingt ans d’expérience en matière de relations de travail, Alexis Charpentier possède un savoir-faire de pointe en la matière. De façon plus particulière, son expérience est recherchée pour la négociation de conventions collectives, l’arbitrage de griefs.

Alexis est également reconnu pour son expérience à titre de conférencier et de formateur auprès d’associations patronales et en entreprise ayant dispensé des centaines de formations sur l’ensemble des enjeux légaux reliés à la gestion des ressources humaines.

Alexis possède une connaissance approfondie du processus de négociation collective, ayant agi à titre de porte-parole dans une multitude de négociations collectives. Il conseille également ses clients dans la rédaction de conventions collectives et la mise en place des stratégies de négociation.

Il a agi à titre de porte-parole pour une clientèle variée, de juridiction provinciale et fédérale, du secteur privé et public, provenant de l’ensemble des secteurs d’activité économique, notamment dans l'industrie aérienne (agents de bords et pilotes), le secteur manufacturier, le commerce de détail, les municipalités (cols bleus, cols blancs, pompiers), les sociétés de transports collectifs, le transport de marchandises, les concessionnaires automobiles et le secteur métallurgique.

Alexis détient une expérience recherchée à titre de plaideur principalement en matière d’arbitrage de griefs, de même que devant le Tribunal administratif du travail, ayant agi comme procureur patronal dans plusieurs centaines de dossiers judiciarisés portant sur l’ensemble des composantes de la relations d’emploi, notamment sur les mesures disciplinaires, les congédiements administratifs, l'harcèlement psychologique au travail, droits de direction de l’employeur (sous-traitance, gestion de la main d’œuvre, protection de l’emploi), violence, les drogues et l'alcool en milieu de travail, l'obligation d’accommodement et autres droits de la personne.

Source : VigieRT, janvier 2025