On vous laisse entendre qu'il serait bon de vous assurer que les postes X soient pourvus par des pigistes. Il y a certes une zone grise selon les besoins et les tâches à effectuer dans l’organisation; mais vous savez que, pour les postes en question, il s'agit de besoins récurrents et que la subordination à un gestionnaire est claire. Malaise.
Ça vous rappelle cette fois où vous êtes aller luncher avec des personnes travaillant comme vous en ressources humaines. L'une d'elles s’est alors vantée d’avoir été félicitée par son président pour avoir réussi à convaincre les employés à taux horaire d’accepter que l'entreprise ne paie pas les heures supplémentaires.
Dans une autre circonstance, une de vos connaissances a reçu l'ordre de ne pas payer le solde des vacances dues lors d'une démission, sauf si l'employé le constatait et l'exigeait. Après avoir refusé d'appliquer cette pratique illégale, cette personne s’est fait dire qu'elle ne comprenait rien aux affaires et une réorganisation a entraîné l'abolition de son poste dans les semaines suivantes. Coïncidence bien sûr...
Vous connaissez bien sûr votre devoir d'assurer la conformité des pratiques de l'entreprise aux lois et règlements en vigueur. Vous savez aussi qu'il s'agit d'une obligation découlant de votre code de déontologie. Outre ces arguments, prendre de tels risques peut entraîner pour l'entreprise des coûts dans les cinq, six ou même six chiffres, surtout en incluant la rétroactivité, en plus de porter un dur coup à l'engagement, à la productivité, à la rétention et à la capacité d'attraction. Des impacts à court, à moyen et même à long termes sont à prévoir...
Ce ne sont que quelques exemples de situations qui vous demandent d’exercer votre rôle-conseil avec doigté, et qui ne sont pas sans risque. Bien sûr, il y a souvent des zones grises qu’il convient d’exploiter avec jugement, pour respecter et la loi et son esprit. Il est des cas, par contre, qui franchissent manifestement ces limites.
Alors, quand vous ferez face à de telles réalités, posez-vous ces questions : quelles sont vos ambitions, et, surtout, qui voulez-vous être? Quelles sont vos valeurs? Pour quels comportements et contributions voulez-vous être connu et reconnu professionnellement?
Parce que deux têtes valent mieux qu’une, si vous faites face à un tel dilemme, n'hésitez pas à faire appel aux conseils d'un mentor ou aux services d'un coach.
Vous pouvez également contacter votre ordre professionnel!
- Sans vous donner d’avis ou de conseils juridiques, le Bureau du Syndic pourra vous fournir des renseignements liés à la déontologie et alimenter votre réflexion afin de vous aider à prendre une décision dans une situation délicate.
- Vous pouvez communiquer avec le Bureau du syndic par téléphone au 514 879-1636, poste 262 ou par courriel [syndic@ordrecrha.org].
- Par ailleurs, si vous subissez des conséquences négatives parce que vous avez refusé d’enfreindre un des devoirs prévus à votre Code de déontologie ou que avez dénoncé un membre qui enfreint ses obligations professionnelles, sachez que l’Ordre a mis en place un fonds de défense en matière déontologique.
- Communiquez avec l’Ordre par téléphone [514 879-1636] ou par courriel [affairesjuridiques@ordrecrha.org].
Au sujet de l’auteure
Bernadette Petitpas, CRHA, MBA, membre de l’ICF, présidente de Polychrome Conseil et Coaching, met sa longue expérience à titre de stratège et cadre supérieur en ressources humaines au service de ses clients. Elle accompagne diverses organisations des secteurs privé, public et communautaire en matière de gouvernance, d’efficacité opérationnelle, de compétences, de gestion du changement et de transfert d’entreprises. On peut la joindre par courriel [bpetitpas@polychrome-conseil.com] ou par téléphone [438 795-1818].
