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Le capital humain : plus que jamais stratégique

Une entreprise se démarque aujourd’hui par la qualité de la gestion de son capital humain. Même ses administrateurs et administratrices doivent s’en préoccuper. Comment s’assurer que les employés et employées prennent les bonnes décisions ? En respectant la culture et les valeurs de l’entreprise.
22 mars 2023
37e AVENUE

Et c’est le conseil d’administration qui en donne la direction, selon Denis Chênevert, CRHA, professeur titulaire, directeur du Pôle santé à HEC Montréal et membre de deux CA. 

« Quand la culture d’une entreprise se dissipe, les administrateurs doivent donner un coup de barre », dit-il. Car le CA assure les balises dans la gestion d’une entreprise, et les ressources humaines en font partie. Le rôle des membres du CA est de voir venir les coups. « Et les gens des RH ont une sensibilité particulière sur ce plan. Ils ont une compréhension des détails, de l’éthique. Ils sont formés et habitués à la confidentialité des dossiers qu’ils gèrent. » D’où l’importance qu’ils siègent aux conseils.

À une époque où les risques de réputation et de cybersécurité sont élevés, les administrateurs et administratrices ayant un profil RH prennent du galon. Denis Chênevert en est la preuve. Avec sa formation doctorale en gestion des RH, il a milité pour cette profession avant même la création de l’Ordre des CRHA. Aujourd’hui, il siège au conseil d’administration de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), précisément au comité RH, et à celui de l’Entraidant, un OBNL qu’il a cofondé il y a un an et demi et qui vient en aide aux proches aidants et aidantes de personnes âgées, qui ont besoin d’un répit.

Les administrateurs et administratrices ont comme premier rôle, affirme-t-il, de s’assurer que le plan stratégique de l’organisation est convenablement mis en œuvre et respecté, et que les objectifs de développement sont atteints. 

On dit souvent que le CA joue un rôle de chien de garde du point de vue de la gouvernance, mais ce rôle varie selon le type d’organisation. Car, en économie sociale ou dans le secteur public, les membres des CA sont habituellement bénévoles. Au privé, ils et elles reçoivent une rétribution. Certaines personnes font même carrière en siégeant à quelques conseils. Plusieurs ont un statut de vedette. 

« Moi, ce qui me motive, c’est de redonner à la société, poursuit Denis Chênevert. Chose certaine, siéger à un CA demande un investissement de temps considérable. »

À l’affût des enjeux de l’heure

Depuis la pandémie, l’équité, la diversité et l’inclusion ont pris de l’importance au sein des organisations, indique-t-il. « C’est la préoccupation de l’heure. Et les gens des RH sont les mieux placés pour mettre en place de telles mesures au sein des organisations. De nos jours, les promotions doivent être attribuées en fonction des compétences, et non des biais culturels. Le CA est le gardien de ces questions. »

Les organisations doivent éviter toute forme de discrimination. Cela semble élémentaire, mais avec les médias sociaux, il n’y a pas de pardon, insiste-t-il.

Nombre de PDG de talent proviennent des RH, fait-il savoir. Les grands enjeux de l’heure, le développement durable et les responsabilités sociétales influencent les embauches. « Une organisation est avant tout un rassemblement de personnes. Les RH jouent un rôle crucial dans la constitution d’une organisation. Elles doivent être représentées à la table du conseil. »

Une question de vécu

Quelles compétences recherche-t-on chez un administrateur ou une administratrice ? Denis Chênevert y voit un mélange d’expertises professionnelles et d’expériences de vie.

« Ce n’est pas une question d’âge, mais de vécu. Un futur administrateur doit suivre certains cours offerts, notamment par l’Institut des administrateurs de sociétés. »

Le professeur a vécu le remplacement du Dr Horacio Arruda par le Dr Luc Boileau, qui siège d’office au conseil de l’INSPQ. « Au même moment, notre organisme a vécu une transformation considérable, ajoute-t-il. Ce que je retiens de cette expérience, c’est que chaque membre du CA doit développer une relation étroite et transparente avec le PDG de l’organisation, en dehors du conseil. Car le PDG est au front : il doit rendre des comptes. Les administrateurs doivent donc bien connaître sa vision, son style d’exécution, ses projets. »

Un conseil d’administration doit ultimement anticiper les crises éventuelles. Ce n’est pas toujours facile. « Personne n’a vu venir la pandémie », conclut Denis Chênevert.


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