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L’art de stimuler l’engagement et la performance en modes virtuel et présentiel

Plusieurs facteurs concourent à l’engagement et à la performance des collaborateurs. Examinons les pratiques les plus porteuses qui permettent aux organisations de faire de leurs employés, des alliés.
30 septembre 2021
Mario Côté, CRHA, Distinction Fellow

Mobiliser et obtenir un véritable engagement, c’est à la fois simple et complexe.

La méthode simple est de s’organiser pour que les tâches que nous confions soient, pour chacun, intéressantes, satisfaisantes et enrichissantes. L’idéal est d’offrir un défi stimulant qui permet aux collaborateurs d’exploiter pleinement leurs compétences. On doit aussi apprendre à offrir de la rétroaction positive et avoir moins rapidement recours à la récompense ou à la menace pour tenter de stimuler la performance. Les gens à qui l’on offre un défi stimulant sont tout à fait capables de s’autoréguler et donner le meilleur d’eux-mêmes.

Offrir un salaire compétitif et des défis stimulants donne généralement un meilleur engagement que d’offrir un faible salaire et des récompenses pour tenter de stimuler l’engagement. Dans le premier cas, les gens accomplissent leur tâche par plaisir. Dans le second, ils le feront davantage pour le facteur extrinsèque qu’est la récompense. La performance sera peut-être au rendez-vous initialement, mais leur engagement sera beaucoup moins grand à moyen et à long terme. 

Les chercheurs Deci et Ryan nous ont appris qu’un patron qui se soucie de combler les trois besoins psychologiques fondamentaux suivants d’un collaborateur s’assurerait d’un engagement optimal : les besoins de compétence, d’autonomie et d’affiliation.  Vous avez embauché des gens compétents pour faire partie de votre équipe ou vous les avez formés à l’embauche pour qu’ils le deviennent. Nul besoin ensuite de les « contrôler » constamment. Démontrez-leur plutôt votre confiance en les laissant librement et pleinement utiliser leurs compétences et offrez-leur des défis suffisamment stimulants pour leur permettre de continuer de se développer. Ponctuez l’année de quelques discussions au sujet de leur bien-être au travail et de leur performance (ce qu’ils aiment faire et ce qu’ils réussissent, les obstacles à leur performance optimale et leurs idées pour les surmonter, etc. …). Créez enfin des occasions pour développer et renforcer la collaboration entre tous.

Avec l’expérience de télétravail intensif pour bien des équipes, nous avons également pu réaliser l’importance de la confiance, du juste niveau de soutien, de la gestion par résultats et de la communication pour optimiser la performance.

Ça, c’est la réponse simple! Si l’on s’en tient à ces principes de base, on génère de l’engagement et de la mobilisation. La réponse complexe offre une multitude d’autres nuances intéressantes à considérer. En voici quelques exemples :

  • Avoir de saines pratiques de gestion et un style de leadership s’adaptant aux besoins des personnes.
  • Avoir des attentes définies.
  • Offrir les conditions matérielles, les outils et l’équipement nécessaire pour bien faire le travail.
  • Entretenir le sentiment d’accomplissement de chacun en continu.
  • Offrir de la rétroaction de qualité et de la reconnaissance adaptée aux besoins de chacun.
  • S’assurer que chacun ait le sentiment que son travail a de l’importance.
  • Tenir compte de l’opinion des membres de son équipe.
  • Favoriser le développement de solides relations entre les collaborateurs au travail.

À ce sujet, la firme de sondage GALLUP a élaboré un sondage d’engagement appelé le Q12 qui sonde les 12 critères d’engagement les plus importants aux yeux des employés. Un sondage auprès de vos équipes pourrait s’avérer très instructif sur ce qui va bien et ce qui mérite d’être amélioré dans votre organisation.

Comment obtenir une performance optimale au travail?

Le chercheur et professeur Jacques Forest de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM pose parfois la question suivante : Qu’est-ce qui aide le plus à atteindre l’excellence? Connaître ses faiblesses et y remédier ou connaître ses forces et investir dans celles-ci? Intuitivement, on sait que la bonne réponse est de connaître ses forces et investir dans celles-ci, une fois évidemment que toutes les techniques de base pour bien accomplir son travail sont maîtrisées.

Or, nous sommes conditionnés à constamment chercher ce qui va moins bien dans la performance d’un collaborateur et à chercher avec lui des stratégies pour améliorer son rendement. Ce n’est pas la voie optimale.

Vous avez un vendeur qui excelle dans les rencontres en individuel avec les clients? Permettez-lui d’en faire le plus souvent possible. Un autre excelle dans les présentations devant public? Cherchez avec lui à maximiser l’exploitation de ce talent.

Utiliser les forces et les talents particuliers de ses employés est un moyen efficace pour améliorer le bien-être, la santé et le fonctionnement optimal au travail. Le principe s’applique également à vous-même en tant qu’entrepreneur ou dirigeant de PME. Vous savez qu’il est préférable de vous concentrer sur ce que vous faites le mieux dans votre organisation et de vous entourer des meilleurs (aux talents complémentaires aux vôtres) pour assurer le succès de votre entreprise.

Trois tendances à suivre pour améliorer la gestion de la performance dans votre organisation

La simplification du processus est assurément la tendance la plus importante. Vous utilisez encore des formulaires d’évaluation de la performance de 10 à 12 pages? Vous avez des devoirs à faire! 

La rétroaction plus fréquente est une pratique de plus en plus observée (allant de quatre fois par année dans certains milieux à quelques minutes de conversation sur la performance, avec chaque employé, chaque semaine – encore plus pertinente en télétravail). Cela va de pair avec le développement des compétences des gestionnaires pour qu’ils maîtrisent réellement leur rôle et qu’ils deviennent habiles à offrir de la rétroaction précise, efficace et stimulante. Une telle pratique renforce la relation patron-employé, favorise le développement en continu, et permet au patron de suivre l’évolution de la performance de façon beaucoup plus juste et de réajuster les attentes en conséquence.

Ultimement, l’essentiel est que les choix faits dans votre organisation pour soutenir la performance individuelle répondent aux besoins de vos travailleurs et de vos gestionnaires tout en attirant leur attention sur ce qui est important pour vous, vos clients et votre entreprise.


Author
Mario Côté, CRHA, Distinction Fellow B. Sc., DESG., MAP, président, consultant et formateur Gestion Conseil Mario Côté inc.
Mario Côté est conseiller en ressources humaines agréé et formateur agréé. Il possède une solide expérience en matière de gestion d’équipes de travail et s’intéresse à la gestion de la performance au travail depuis plus de 30 ans. Bachelier en sciences de l’Université McGill, il est également détenteur d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion des HEC et d’une maîtrise en administration publique de l’ÉNAP. Il s’intéresse particulièrement aux aspects relationnels et émotionnels du travail en équipe dans un contexte d’innovation, de collaboration, de transformation et de performance. Au cours des 15 dernières années, il a accompagné des centaines d’organisations et contribué au développement des compétences de plus de 25 000 personnes, à travers l’Amérique du Nord. Mario s’implique depuis nombreuses années au sein de l’Ordre des CRHA à titre de conférencier, formateur et facilitateur de groupes de discussion.