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La prévention des risques psychosociaux (RPS) : un nouveau jalon sur le chemin des milieux de travail sains

Les articles de ce dossier spécial, provenant autant de la recherche que de la pratique, vous permettront de prendre la pleine mesure des initiatives qui peuvent jouer un rôle positif en ce sens, et ajouter à vos réflexions tout autant qu’à votre coffre à outils. 
30 avril 2024
Catherine Bédard, CRHA

Il n’y a pas si longtemps, les programmes et les mesures de santé et sécurité dans les organisations couvraient surtout ,et dans la majorité des cas, les aspects liés à la santé physique. Je me rappelle qu’il y a une douzaine d’années, les travaux de refonte du profil de compétences des CRHA et CRIA ont mené à l’ajout de la dimension « mieux-être » à ce que nous appelions « gestion de la santé et de la sécurité ». Signe des temps qui évoluent, la loi 27 vient maintenant faire un pas de plus pour formaliser cet élargissement et obliger les milieux de travail à intégrer les RPS dans les programmes de prévention. Une avancée majeure! Et elle fait écho à l’évolution des mentalités dans la société en général.

Ce dossier spécial s’ouvre avec le texte de Manuelle Oudar, qui l’a rédigé à titre d’ancienne présidente de la CNESST, pour tracer les grandes lignes du contexte de la loi 27. Les articles qui suivent dans ce dossier spécial, provenant autant de la recherche que de la pratique, vous permettront de prendre la pleine mesure des initiatives qui peuvent jouer un rôle positif en ce sens, et ajouter à vos réflexions tout autant qu’à votre coffre à outils.

Voyez ce que vous proposent nos spécialistes. D’abord, il importe de recenser les risques en mettant l’accent sur la mesure et l’évaluation des RPS. L’article de Marie-Michelle Gouin est éclairant à cet égard, et va de pair avec celui de Marie-Michèle Dugas, qui met de l’avant une méthodologie concrète pour ce faire. S’ajoute à cela le cas d’entreprise présenté par Josianne Martel, qui nous présente pas à pas la façon dont s’est concrétisée cette démarche au sein de son organisation.

D’un point de vue plus global, celui de la culture d’entreprise, dont nous sommes gardiennes et gardiens à de multiples égards, doit assurément être empreint de cette préoccupation pour l’incarner réellement. C’est l’angle de Frédéric Boucher, qui nous invite à nous questionner à ce propos, et de Caroline Biron, qui fait le lien entre le climat de sécurité psychosocial et les RPS. Et pour bien boucler la boucle de la vision globale, voyez le texte de Laurence Goulet-Coulombe et Julie Carignan, sur l’importance d’adopter une approche holistique pour s’occuper des RPS.

Descendons sur le terrain pour examiner des contextes plus spécifiques que nous retrouvons fréquemment. D’abord, la question des horaires atypiques de travail et leurs répercussions sur le sommeil, dont nous parle Patricia Nolin en présentant le résultat de ses recherches. Le télétravail, maintenant entré dans les pratiques de plusieurs, constitue aussi une réalité à explorer, ce que fait Jessica Dufresne. Il est facile de pressentir que les relations saines sont incontournables pour agir favorablement sur les RPS; Louise Charette aborde les risques psychosociaux un à un en lien avec les pratiques pouvant être implantées dans les équipes pour prévenir ou mitiger les RPS.

Sur le plan individuel maintenant, le modèle plus récent de la théorie des demandes et ressources est un prisme intéressant pour examiner la question du sens au travail comme facteur positif. Jacques Forest et ses collègues nous le présentent pour jeter un éclairage intéressant sur la question. C’est aussi ce que fait Richard Rioux en abordant la question des conflits de rôles comme facteur de RPS à ne pas négliger. Enfin, il est impossible de ne pas évoquer la réalité des gestionnaires sur qui reposent beaucoup de responsabilités terrain en matière de RPS; Sabrina Pellerin nous rappelle dans son article l’importance de tenir compte de leur expérience.

N’oublions jamais que chaque employée et chaque employé est d’abord et avant tout une personne. La prévention et la gestion des RPS sont désormais au cœur des préoccupations des spécialistes RH au Québec. Ensemble, nous pouvons œuvrer pour des milieux de travail plus équilibrés, où la santé mentale et le bien-être sont prioritaires et dynamisent notre prospérité collective.

Merci à toutes les autrices et tous les auteurs qui partagent avec nous science, expertise et expérience.

Bonne lecture!


Author
Catherine Bédard, CRHA Rédactrice en chef

Source : Revue RH, volume 27, numéro 2 ─ AVRIL MAI JUIN 2024