Au cours des six dernières années au sein du conseil d'administration, dont les deux dernières à titre de président, j'ai observé et vécu la profession de l'intérieur de l'Ordre. Cette perspective m'a révélé une réalité bien plus complexe, diversifiée et multidimensionnelle que je ne l'avais compris jusqu'alors.
Cette expérience des plus enrichissantes a raffermi ma conviction que les CRHA et les CRIA sont les professionnels dont le rôle connaît, et connaîtra, un accroissement exponentiel au cours des prochaines décennies.
Il n'est pas difficile de le démontrer. Bien que tout évolue et se transforme à grande vitesse, qu'il s'agisse des sociétés, des technologies, des sciences, des arts, des cultures, des relations interpersonnelles ou des environnements, la force de travail nécessaire pour maintenir la viabilité des économies et l'équilibre mondial reposeront invariablement sur l'humain. Malgré l'automatisation, la mondialisation et le virtuel, le capital humain demeurera toujours un avantage stratégique de premier plan.
Une fonction essentielle
Peu importe l'angle sous lequel nous abordons notre profession ou les manières dont elle se manifeste, une évidence s'impose : les professionnels RH occupent une position névralgique de l'activité socioéconomique du Québec. Cette affirmation paraît exagérée? Pourtant, ne sommes nous pas responsables, entre autres, de créer des milieux de travail propices à la créativité, de recruter les talents appropriés, de créer des environnements de travail sains et sécuritaires, de maintenir un climat stimulant et harmonieux, d'établir des conditions équitables et justes, de repérer et développer les potentiels prometteurs et tout ça, en tenant compte des exigences de croissance et de pérennité des entreprises?
Ces dernières années, nous avons déployé beaucoup d'efforts afin de mieux faire reconnaître ce rôle dans la communauté des affaires et aussi auprès des décideurs politiques. C'est un processus long qui demande de la patience, de la persévérance et la contribution de tous pour arriver à changer les mentalités. En premier lieu, il faut croire à notre propre pouvoir, pouvoir d'influencer et pouvoir d'agir. Nous sommes les mieux outillés pour amener progressivement les dirigeants d'entreprise à mieux appréhender les transformations du monde du travail pour s'y adapter et, ultimement, pour en tirer profit. Que l'on pense aux jeunes générations branchées 24/24, mais jalouses de leur qualité de vie, au défi que représente la main-d'oeuvre immigrante, à l'inquiétude devant une relève incertaine, aux possibilités immenses qu'offrent les modes du travail collaboratif, tous ces phénomènes sont réels et actuels. À nous de les décoder, d'anticiper leurs impacts et de les exploiter à l'avantage des organisations et des humains qui y travaillent.
Une toile à étendre
Nous sommes 10 000 à exercer dans toutes les sphères d'activité et partout au Québec. Tous ces thèmes que j'ai effleurés nous sont familiers puisqu'ils font partie de notre quotidien. De l'enseignement à la pratique, du perfectionnement continu au mentorat, nous avons tous un rôle à jouer pour consolider la profession dans ce qu'elle a de vital pour la santé psycho-socio-économique des individus comme des entreprises et de la société.
Le message que je souhaite transmettre aujourd'hui est celui de poursuivre notre quête de reconnaissance. Exprimez-vous, argumentez, soyez curieux et critiques, affirmez votre éthique professionnelle; ce sont ces actions qui mettront la profession et les titres CRHA et CRIA en lumière.
Remerciements
En terminant, je veux offrir mes remerciements les plus sincères à vous tous qui m'avez accueilli et avec qui j'ai eu de précieux échanges; aux administrateurs qui ont offert généreusement leur expertise et leur temps; au personnel de l'Ordre, dévoué, engagé et toujours disponible; à la directrice générale, Manon Poirier, qui en quelques mois seulement a su endosser pleinement et efficacement sa fonction.
Au plaisir de vous revoir lors des activités de l'Ordre!