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Espace de travail partagé : quand les grandes entreprises s’en mêlent

Partager un lieu physique de travail avec plusieurs entreprises non reliées les unes aux autres, ça vous dit? Voilà ce que propose le bureau à frais partagés (coworking).

1 novembre 2016

Loyer, électricité, mobilier, entretien… la liste peut s’allonger. Voilà certains des coûts assumés par une entreprise qui désire avoir pignon sur rue. Ces coûts peuvent rapidement devenir importants; différentes solutions, dont le télétravail, permettent de les minimiser. Malheureusement, cette organisation du travail ne convient pas à tout le monde. Regard sur une autre avenue.

Partager un lieu physique de travail avec plusieurs entreprises non reliées les unes aux autres, ça vous dit? Voilà ce que propose le bureau à frais partagés (coworking). Le principe est simple, offrir un espace physique de travail, partagé par un réseau de travailleurs indépendants. Imbriqué dans le courant de l’économie collaborative, l’espace de travail partagé brise l’isolement relié au travail à la maison, favorise l’échange entre professionnels de différents horizons et, bien entendu, permet de partager les différents frais afférents à un lieu physique de travail.

Un peu d’histoire

Encore peu d’écrits dressent le portrait du coworking. Cette forme d’organisation du travail est somme toute récente. Les premiers espaces de bureaux partagés auraient été ouverts dans la ville de San Francisco en 2005. Le concept a rapidement pris de l’ampleur, si bien que plusieurs espaces de travail partagé ont rapidement été ouverts dans diverses villes partout dans le monde. Aujourd’hui, on compterait plus de 1800 bureaux à frais partagés répartis sur cinq continents.

D’autres entreprises qui utilisent des bureaux à frais partagés

  • GE
  • Airbnb
  • Salesforce

Source : Business Insider

De Montréal à Québec en passant par Granby et Chicoutimi, les bureaux partagés se multiplient aux quatre coins du Québec. En fait, selon Coworking Québec, on en compterait près de 70 dans la belle province et ce chiffre est en constante progression.

L’exemple Microsoft

De plus en plus répandue chez les travailleurs autonomes, ce type d’organisation du travail commence à séduire des entreprises déjà bien établies. Parmi celles-ci, Microsoft. En effet, le géant américain du logiciel prévoit faire l’acquisition de 300 abonnements au locateur d’espaces partagés new-yorkais WeWork. Ainsi, 70 % de l’équipe de marketing et des ventes de Microsoft à New York travaillera d’un bureau à frais partagés. Questionné au sujet de ce changement par le site Business Insider, le directeur général de Microsoft Office, Matt Donovan, a affirmé que cette organisation du travail offrira plus de flexibilité et de mobilité aux employés tout en les ramenant plus près de l’ambiance d’une start-up, ce qu’a déjà été Microsoft. Et Microsoft n’est pas seule à se tourner vers cette stratégie. Au dire de Dave Frano, chef de produit chez WeWork, des centaines de grandes entreprises sont clientes du géant américain de la location de bureaux partagés.

Offrir plus de flexibilité aux travailleurs, favoriser la collaboration, améliorer la communication, s’ouvrir à d’autres professionnels et augmenter la productivité, voilà quelques-uns des avantages reliés au coworking. Mode passagère ou réelle transformation de la manière dont les entreprises organiseront les lieux physiques de travail dans le futur? Seul l’avenir le dira…


Source : Revue RH, volume 19, numéro 5, novembre/décembre 2016