Payer ses courses à la petite épicerie du coin avec autre chose que des dollars, c’est possible! Il ne s’agit cependant pas d’utiliser une de ces précieuses cartes de plastique enfouies dans tout portefeuille, mais plutôt une monnaie alternative. C’est un phénomène qui prend de l’importance partout dans le monde, et le Québec n’y fait pas exception. On n’a qu’à penser au fameux « demi », mis en circulation en Gaspésie l’été dernier. Ce n’est pas tout, plusieurs monnaies sont actuellement en développement, que ce soit à Montréal, Québec, Sherbrooke ou dans les Laurentides. Comment expliquer l’engouement pour ce type d’économie? À quand leur apparition dans les programmes de reconnaissance ou de rémunération globale des entreprises? Tour d’horizon d’un phénomène en développement.
Il y aurait plus de 2500 monnaies alternatives dans le monde. La crise financière de 2008 a été l’élément catalyseur menant à la création de plusieurs d’entre elles. L’idée derrière la création de ce type de monnaie est de stimuler l’achat local par l’établissement d’une économie parallèle. Comme cette monnaie n’est généralement acceptée nulle part ailleurs, les commerçants locaux en bénéficient. Toutefois, ce n’est pas parce qu’une monnaie alternative est utilisée pour faire des achats que les règles fiscales ne s’appliquent pas. Les achats réglés avec de la monnaie alternative sont encadrés de la même manière que ceux qui sont payés avec des dollars traditionnels.
Saviez-vous que…
Les organisations qui offrent peu ou pas de reconnaissance à leurs employés subissent en moyenne 21 % plus de départs volontaires que celles qui manifestent leur reconnaissance.
Bien qu’encore peu répandues au Canada – seulement quelques communautés utilisent une monnaie alternative, notamment dans la péninsule gaspésienne, dans la municipalité de Saint-Jean-de-Dieu dans le Bas-Saint-Laurent et Salt Springs en Colombie-Britannique–, le phénomène prend de l’ampleur. Deux éléments semblent freiner le développement : le risque de contrefaçon de la monnaie alternative et les limites entourant la « distribution » de celle-ci. Et si les entreprises distribuaient cette monnaie alternative par l’entremise de leur programme de rémunération globale?
Certaines organisations offrent déjà, dans leurs programmes de reconnaissance, un système de points ou des crédits que les employés peuvent accumuler et échanger éventuellement contre des produits ou des services. La distribution de la monnaie alternative présente dans la communauté pourrait être une solution de rechange à ce type de programme. En favorisant l’achat local, l’entreprise pourrait ainsi faire un geste pour la localité dans laquelle elle est installée, tout en récompensant ses travailleurs. L’idée mérite d’être explorée!