Ce n’est plus un secret pour personne, l’être humain est de plus en plus sédentaire. La communauté scientifique avance que les individus occidentaux passent en moyenne plus de 50 % de leur journée en position assise. Loin d’étonner, cette statistique est pourtant des plus préoccupantes. Quelle part de responsabilité le travail doit-il prendre? RH pose un regard sur ce nouveau phénomène de société.
De plus en plus de travailleurs demeurent assis presque toute la journée. Cela sans compter le temps passé dans le sofa pour relaxer au retour du travail... Loin d’en être la seule cause, la nature du travail effectué par les gens contribue pour beaucoup à ce phénomène. Une récente enquête de l’organisme ParticipACTION démontre que plus de six travailleurs canadiens sur dix s’inquiètent du temps qu’ils passent assis au travail. Ont-ils raison d’être inquiets?
Plusieurs recherches, dont celle qui a été réalisée par le docteur James Levine de la Mayo Clinic en Arizona, tendent à démontrer que oui. Selon James Levine, passer plus de soixante minutes assis est déjà trop long. Manière moderne de travailler, la position assise aurait plusieurs effets négatifs sur la santé des personnes. Parmi ceux-ci, notons les maux de dos et une plus grande prédisposition à l’embonpoint, au diabète et à l’hypertension. Certains chercheurs ajoutent même à la liste les risques de dépression. Bien qu’alarmant, ce constat ne veut pas dire pour autant d’abolir la position assise. Il est plutôt temps d’inclure l’activité physique au travail. En plus d’améliorer la santé générale des travailleurs, ce type d’initiatives est réputé avoir un impact favorable sur la productivité et la performance des employés, en plus d’améliorer leur créativité et de contribuer à leur satisfaction et à leur engagement.
En réunion…
- 59 % des travailleurs canadiens feraient des étirements.
- 54 % aimeraient marcher.
- 41 % se tiendraient debout.
Source : Enquête ParticipACTION, 2016
Plusieurs initiatives peuvent être prises dans les milieux de travail afin de diminuer la sédentarité des employés. Encore peu répandus dans les organisations du Québec, les bureaux dits actifs représentent peut-être la solution. Ces bureaux permettent aux employés d’effectuer leur travail en position debout, en marchant sur un tapis roulant ou sur un simulateur de marche ou bien assis sur un ballon d’exercice. D’ailleurs, des données provenant d’une étude effectuée au Tech3lab de HEC Montréal démontrent que les personnes qui travaillent sur un tapis roulant sont plus éveillées et plus concentrées sur leur tâche.
Des gestes simples et peu coûteux peuvent aussi améliorer les choses. Notamment, inciter les gens à prendre une pause de quelques minutes toutes les heures afin de se dégourdir les jambes et d’effectuer quelques étirements. Une autre avenue consiste à changer la manière de tenir les réunions. Pourquoi ne pas se réunir en marchant ou debout ou tout simplement faire une pause d’étirement de groupe après soixante minutes? On pourrait être surpris de l’engouement qu’une telle initiative pourrait générer.