Charité bien ordonnée commence par soi-même, veut le proverbe. Chez Sports Montréal, un organisme d’économie sociale ayant pour mission de promouvoir les saines habitudes de vie auprès de la population de la métropole, ce dicton est appliqué concrètement tous les jours. En effet, en plus de veiller au bien-être de sa clientèle en améliorant l’accessibilité à diverses activités sportives, l’organisation est devenue un modèle de milieu de travail convivial et de la conciliation travail et vie personnelle.
L’année durant, l’OSBL montréalais compte 25employées et employés administratifs à sa permanence, indique son conseiller en ressources humaines, Darcy Nhieu, CRHA. Or, son personnel peut atteindre jusqu’à dix fois plus de personnes –des moniteurs, des instructeurs et des entraîneurs, entre autres– en hautes saisons, notamment en été, où un plus grand nombre d’activités sportives sont offertes aux Montréalais.
« Autant le conseil d’administration que la direction jugeaient important de reconnaître le travail des employées et employés, explique Darcy Nhieu. On a beau avoir une mission sociale et communautaire envers notre clientèle, notre philosophie d’entreprise est que nos partenaires et notre personnel doivent être reconnus, valorisés et heureux dans leurs fonctions. »
Flexibilité et confiance
Plusieurs mesures ont donc été implantées au fil des années pour renforcer le sentiment d’appartenance du personnel de Sports Montréal, qu’on y travaille 2ou 12mois par année.
Ces mesures sont notamment référencées dans un plan stratégique couvrant les années 2023 à 2026. On y trouve entre autres un volet spécifique pour favoriser le bien-être du personnel, attirer de la main-d’œuvre et retenir celle déjà à l’emploi.
Parmi les mesures mises de l’avant, notons dans un premier temps une politique de télétravail des plus flexibles. « Avant même la pandémie, Sports Montréal était déjà dans la flexibilité et la conciliation travail et vie personnelle, explique Darcy Nhieu, qui, avant d’être employé permanent de l’entreprise, a œuvré comme animateur dans ses camps de jour. Après la COVID19, quand d’autres organisations ont exigé un retour en présentiel avec un certain nombre de jours ou d’heures [sur le lieu de travail], on a plutôt adopté la politique qui permet le télétravail à l’étranger. »
« On est vraiment dans la confiance et l’équilibre, poursuit le conseiller en ressources humaines. On ne compte pas les heures de travail à la minute près, on laisse nos gens décider s’ils veulent prendre un après-midi, commencer leur journée plus tôt pour finir plus tôt, ou inversement plus tard. On a aussi implanté la semaine de travail de 35heures. »
Un régime d’avantages bonifié
Par la suite, après une consultation à l’interne, Sports Montréal a revu son programme d’avantages sociaux pour mieux répondre aux besoins et aux désirs de sa main-d’œuvre.
Les assurances collectives ont été bonifiées pour inclure le remboursement de la moitié des frais dentaires. Un service de télémédecine est offert depuis le 1er octobre et les modalités du Programme d’aide aux employés ont été élargies.
Le sentiment de faire partie d’une équipe
Le temps accordé à la consolidation d’équipe, qu’il soit formel ou informel, est aussi important chez Sports Montréal.
« On veut revoir la formule des événements, notamment celle de notre party de Noël, explique Darcy Nhieu. On réalise que nous sommes 25employés administratifs, mais le cœur de notre organisation se trouve chez les animateurs, les instructeurs et tous les partenaires. »
Rallyes, 5à7, barbecue estival, soupers et autres événements: tout au long de l’année, des activités sont organisées entre des collègues d’un même secteur ou parfois entre des équipes de travail afin de leur permettre de faire connaissance. On essaie de tenir un rendez-vous par mois.
La reconnaissance des employées et employés passe aussi par la célébration de leur engagement au sein de l’entreprise. « On récompense les gens qui sont avec nous depuis longtemps, indique Darcy Nhieu. Toutefois, on tient à ce que ce soit personnalisé, que ça ne soit pas quelque chose de générique pour tout le monde. »
Un effet sur la gestion de la main-d’œuvre
Il semble que ces démarches de l’organisme d’économie sociale aient porté leurs fruits puisque son taux de rétention des personnes employées et son attractivité ont atteint un sommet.
« On a remarqué une plus grande rétention de personnel en 2024, par rapport à 2023. Elle était déjà bonne, mais on observe qu’on a moins de besoins urgents en matière de recrutement. Nous avons également eu besoin d’investir beaucoup moins d’efforts pour combler nos besoins », observe Darcy Nhieu.
Selon ses calculs, le taux de rétention de la main-d’œuvre chez Sports Montréal est en moyenne de 80%, même s’il reste que les postes de certains secteurs sont plus faciles à pourvoir que d’autres.
L’intérêt des chercheurs d’emploi est tout aussi manifeste, alors qu’en un an, l’OSBL a vu le nombre de candidatures doubler ou quadrupler, selon le type de poste affiché. Beaucoup de recommandations émanent par ailleurs des employées et employés actuels ou d’ex-employés.
« Cela nous dit que notre marque employeur est de plus en plus connue et appréciée, analyse Darcy Nhieu. On avait un plan, on l’a mis en place et on récolte le fruit de nos efforts. »