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Semaine de la santé mentale 2023 : état des lieux

Portrait de l’état de santé psychologique au Canada et au Québec
1 mai 2023
Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

En chiffres : la santé mentale au Canada[1], [2], [3]

  • Chaque année, l’équivalent d’une personne sur cinq au Canada vit un problème de santé mentale.
  • Près d’un Canadien sur deux âgé de 40 ans et plus souffrira ou a déjà souffert d’une maladie mentale.
  • La dépression majeure affecte environ 5,4 % de la population canadienne, alors que le trouble anxieux en touche 4,6 %.
  • Une personne sur quatre a vécu un degré élevé d’anxiété au moins une fois dans sa vie.
  • En 2020, 15,2 % de tous les adultes au Canada ont rapporté des symptômes modérés à graves du trouble dépressif majeur. Au Québec, cette proportion s’établissait à 10,5 %.
  • Près de 1 %de la population canadienne sera touchée par un trouble bipolaire (autrefois connu comme étant la « maniaco-dépression »), et un autre 1 % souffrira de schizophrénie.
  • Les troubles mentaux liés à l’utilisation de substances affectent environ 6 %de la population canadienne.
  • Les troubles du comportement alimentaire (TCA) affectent environ 1 million de personnes au Canada – soit entre 0,3 et 1 % de la population. Ils touchent dix fois plus souvent les femmes que les hommes, et les personnes aux prises avec un TCA affichent le plus haut taux de mortalité parmi toutes les maladies mentales.

Rapport de l’indice de santé mentale au Canada (TELUS Santé, février 2023)[4]

  • Bonne nouvelle : après avoir augmenté ces derniers mois, le score de santé mentale des travailleurs canadiens a chuté en février 2023 pour atteindre son plus bas niveau depuis plus de deux ans.
  • 35 % des travailleurs canadiens présentent tout de même un risque élevé de souffrir d’un problème de santé mentale, et 43 % présentent un risque modéré.
  • La proportion des répondants au sondage de TELUS Santé ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression est d’environ 30 % dans le groupe présentant un risque élevé et de 7 % dans celui présentant un risque modéré.

Pandémie, santé mentale et sentiment de solitude (Institut national de santé publique du Québec)[5]

En mars 2023 :

  • Autre bonne nouvelle : la proportion d’adultes québécois ayant un score de détresse psychologique « problématique » est passée d’un sommet de 17 % en décembre 2020 à 9 %.
  • Les personnes de 18 à 24 ans étaient deux fois plus nombreuses à vivre de la détresse psychologique (26 %) que les personnes de 25 à 44 ans (13 %).
  • Les femmes (15 %) étaient plus nombreuses que les hommes (12 %) à percevoir leur santé mentale comme étant « passable » ou « mauvaise ».
  • 18 % des personnes de 18 à 24 ans disaient se sentir seules ou isolées. Les personnes de 25 à 44 ans et celles de 45 à 59 ans ont témoigné en ce sens dans une proportion de 10 %.

Santé mentale et inflation[4]

  • En 2023, 20 % des Canadiens limitent leurs dépenses liées à leur santé en raison de l’inflation et 45 % se sentent accablés par leurs dettes.
  • Les répondants au sondage de TELUS Santé qui croient qu’ils seront à l’aise financièrement (21 %) obtiennent les meilleurs scores en matière de santé mentale. En revanche, ceux qui estiment leur situation financière très difficile (5 %) obtiennent les pires scores.

Santé mentale, stigmatisation et emploi[3], [10]

  • Plus du tiers des Canadiens auraient une perception négative d’eux-mêmes s’ils avaient un problème de santé mentale.
  • Plus de deux Canadiens sur cinq croient que leurs perspectives de carrière seraient limitées s’ils souffraient d’un problème de santé mentale et que leurs collègues étaient au courant.
  • Le stress en milieu de travail constitue la principale cause des problèmes de santé mentale des travailleurs.
  • 33 % des travailleurs canadiens sont épuisés. Dans certaines professions, toutefois, ce pourcentage est beaucoup plus élevé (p. ex. 66 % des infirmières).
  • 70 % des entreprises au Canada n’ont pas mis en place une stratégie de santé mentale en milieu de travail.
  • Les membres de la communauté LGBTQ2S+ sont également victimes de discrimination (13 %) et d’un manque de sécurité et de protection sur le lieu de travail. Ils présentent des risques élevés d’épuisement professionnel (43 %) et sont plus susceptibles d’avoir subi un traumatisme (21 %).
  • En ce qui concerne les compétences et les exigences psychologiques, les minorités visibles (61 %), les membres de la communauté LGBTQ2S+ (62 %) et les personnes ayant une déficience mentale ou des troubles de l’humeur (61 %) sont moins susceptibles de penser qu’ils ont les compétences émotionnelles et sociales nécessaires pour accomplir leur travail.
  • Les jeunes et les personnes travaillant dans le domaine de la santé et des soins aux patients ou dans le secteur des premiers répondants sont plus susceptibles de ressentir les contrecoups de leur travail sur leur santé mentale.

Conséquences de la santé mentale en milieu de travail

  • Coûts

    Selon la Commission de la santé mentale du Canada, le fardeau économique des problèmes de santé mentale s’élève à 51 milliards de dollars par année au pays.

    La perte de productivité totale attribuable à l’absentéisme causé par des problèmes de santé mentale et au présentéisme (se présenter au travail malgré des problèmes de santé) représente 6 milliards de dollars chaque année au Canada. 

    Selon des projections de Deloitte Insights[8], d’ici 2041, les problèmes de santé mentale pourraient coûter à l’économie canadienne 2,5 billions de dollars. Les problèmes liés à la santé mentale accapareront alors 70 % de tous les coûts d’invalidité.

    Les entreprises canadiennes dépensent près du double en prestations d’invalidité de courte durée pour une maladie mentale, comparativement à une invalidité causée par un problème physique.[6]

  • Absentéisme

    Au Canada, les problèmes de santé mentale sont à l’origine de 30 à 40 % des cas d’invalidité de courte durée. Ces problèmes sont également à l’origine de 30 % des cas d’invalidité de longue durée.

    Sur les dix principales causes d’invalidité, la moitié sont liées à des troubles mentaux.[6]

    L’absence moyenne pour un congé maladie est de 34 jours, mais elle passe à 67 jours lorsqu’elle est liée à un trouble ou une maladie mentale.[7]

    Le nombre de travailleurs qui ne sont pas en mesure de travailler en raison de problèmes de santé mentale est de 500 000 par semaine au pays.

  • Prestations d’invalidité

    Selon Deloitte Insights (2019), le nombre de demandes de prestations d’invalidité attribuables à un problème de santé mentale augmente de 0,5 % et 1 % par année.[8]

  • Gestionnaires[9]

    Près de la moitié des gestionnaires affirment qu’ils auraient une perception plus négative d’eux-mêmes s’ils avaient un problème de santé mentale, comparativement à un tiers des participants qui ne sont pas des gestionnaires.

    Les gestionnaires sont près de 40 % plus enclins à rapporter une hausse de stress au travail que les non-gestionnaires.

    Les gestionnaires sont plus de 70 % plus susceptibles que les non-gestionnaires d’être préoccupés par leur santé mentale et leur capacité à gérer la situation, ou d’indiquer qu’ils se sentent en crise.

    Selon Recherche en santé mentale Canada, neuf gestionnaires sur dix indiquent qu’ils comprennent l’importance d’améliorer leurs compétences et de soutenir ceux qui sont stressés, les hommes étant plus fortement d’accord que les femmes.

    La moitié des gestionnaires canadiens âgés de 18 à 34 ans indiquent manquer de confiance dans leur capacité à contrôler leur stress.


Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

  1. Canadian Mental Health Association. https://cmha.ca/fr/trouver-de-linfo/sante-mentale/info-generale/faits-saillants/
  2. Bell cause pour la cause. https://cause.bell.ca
  3. Recherche en santé mentale Canada. Faits essentiels sur la santé mentale. https://www.mhrc-rsmc.ca/faits-essentiels-sur-la-sante-mentale
  4. TELUS Santé. Rapport de l’indice en santé mentale au Canada. Février 2023. https://lifeworks.com/fr/media/1656/download
  5. Institut national de santé publique du Québec. 7 mars 2023. https://www.inspq.qc.ca/covid-19/sondages-attitudes-comportements-quebecois/sante-mentale-mars-2023
  6. Mouvement santé mentale Québec. Santé mentale et travail. https://mouvementsmq.ca/sante-mentale-et-travail/
  7. Les coûts des troubles mentaux en milieu de travail peuvent-ils être réduits? https://www.erudit.org/fr/revues/smq/2017-v42-n2-smq03262/1041912ar/
  8. Deloitte Insights. Les programmes de santé mentale en milieu de travail : une valeur ajoutée pour les employés et les employeurs https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/ca/Documents/about-deloitte/ca-fr-about-blueprint-for-workplace-mental-health-final-aoda.pdf
  9. Recherche en santé mentale Canada. https://static1.squarespace.com/static/5f9978fdff01872f76f38a09/t/62a1f9f03852890d6bf57098/1654782450640/FR+-+Abridged+-+Emotional+Intelligence+Report.pdf
  10. Recherche en santé mentale Canada. La santé mentale au travail. https://www.mhrc-rsmc.ca/sante-mentale-au-travail