Les employeurs du Québec prévoient octroyer des augmentations salariales moyennes de 4,4 % en 2023, soit davantage que ce qu’ils avaient prévu il y a six mois (4,1 %). Cette hausse est supérieure à celle prévue cette année dans l’ensemble du Canada (4,1 %). Elle est également supérieure à celle réellement accordée au Québec en 2022 (4 %). C’est ce que révèle la mise à jour de l’enquête sur les Prévisions salariales 2023 publiée aujourd’hui par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
« Malgré le ralentissement de la croissance économique, la pénurie de main-d’œuvre perdure et continue manifestement de pousser les salaires à la hausse dans tous les secteurs d’activité économique », a commenté Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre.
Les plus récentes données de Statistique Canada illustrent la persistance de la pénurie de main-d’œuvre. Plus de 196 000 postes étaient vacants au Québec en novembre dernier. Bien que ce nombre représente une baisse comparativement au mois précédent (-21 700), le Québec demeure la province avec le ratio chômeurs-postes vacants le plus bas pour un 10e mois consécutif (0,8 personne au chômage pour chaque poste vacant).
Dans la mise en place des augmentations en 2023, vient s’ajouter l’effet de la hausse du salaire minimum annoncée le mois dernier et qui entrera en vigueur le 1er mai prochain. Cette augmentation sera de 7 % cette année. Or, une hausse du salaire minimum ne bénéficie pas seulement aux salariés qui touchent ce salaire. Les travailleurs proches du salaire minimum s’attendent à des augmentations du même ordre, entraînant ainsi des hausses dans une portion non négligeable de la structure salariale des organisations.
Grande variabilité entre les secteurs d’activité
La variabilité des prévisions est assez grande entre les secteurs d’activité, avec un écart de 2 % entre minimum et maximum. Notons que cet écart s’est légèrement creusé puisqu’il s’élevait à 1,8 % en septembre dernier. Arrivent nettement en tête le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques (+ 5,3 %) ainsi que celui des technologies de l’information et des communications (+ 5,2 %). Figurent en queue de peloton le secteur des services publics et celui des administrations publiques (municipales, provinciales et fédérales), avec des augmentations de 3,3 %.
L’importance de la rémunération globale
Dans l’optique où les employeurs souhaitent rester compétitifs, Manon Poirier recommande aux organisations de regarder au-delà de la rémunération directe et d’envisager des améliorations à leur offre de rémunération globale : « À titre d’exemple, les employeurs peuvent bonifier leur politique de vacances ou de congés, leurs assurances collectives ou leurs régimes de retraite. De plus, le télétravail ou le mode hybride sont là pour de bon, car ces modes permettent de répondre aux besoins et aux attentes de beaucoup de travailleurs ».
Consultez l’ensemble des prévisions salariales 2023 mises à jour.
Source : communiqué, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés