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La grande démission expliquée, une récession sans mises à pied massives

La grande démission, telle qu’observée aux États-Unis, ne s’est pas produite au Canada et au Québec. Et La récession qui s’annonce ne présage pas de mises à pied massives ni de hausses importantes du taux de chômage, tant la demande pour la main-d’oeuvre est pressante.
29 novembre 2022

Dans son plus récent bulletin « Point de vue économique », Florence Jean-Jacobs, économiste principale et Joëlle Noreau, économiste principale chez Desjardins aborde de façon éclairante le phénomène essentiellement américain de la grande démission.

Selon les deux économistes, le Canada et le Québec ne sont passés par un épisode semblable. « Bien que les marchés du travail soient très semblables d’un côté et de l’autre de la frontière, la grande démission est l’apanage des États-Unis. Par ailleurs, il n’y a pas d’unanimité quant aux facteurs qui l’ont provoquée. Le Canada et le Québec sont davantage frappés par « le grand départ » vers la retraite. À l’heure actuelle, les travailleurs sont en position de force compte tenu de la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit. La récession qui s’annonce ne présage pas de mises à pied massives ni de hausses très abruptes du taux de chômage, tant la demande pour la main-d’oeuvre est pressante. En conséquence, les changements entamés ces dernières années dans le monde du travail continueront de se multiplier. »

Le bulletin explique ce qui s'est passé en 2021 et traite du phénomène transitoire aux États-Unis. On y mentionne notamment les facteurs sociaux qui accélérés par la pandémie ont influencé le phénomène de la grande démission : le stress accumulé, le changement d'attitude et d'attentes par rapport au travail, le désir de la flexibilité et d'un équilibre vie-travail. L'étude mentionne également que ce serait davantage les gens en milieu de carrière qui auraient démissionné.

Pour ce qui est de la situation au Canada et au Québec, les économistes relèvent que les signaux observés aux États-Unis ne trouvent pas d'écho de ce côté-ci de la frontière. Leur conclusion est claire : la grande démission, telle qu’observée aux États-Unis, ne s’est pas produite au Canada et au Québec.

Enfin, on y mentionne que les indicateurs économiques récents laissent présager qu’une récession frappera les États‑Unis, le Canada et le Québec. Selon les économistes, malgré le ralentissement, « les travailleurs sont en position de force compte tenu de la pénurie de main‑d’œuvre qui sévit tant au sud qu’au nord de la frontière. La récession qui s’annonce ne présage pas de mises à pied massives ni de hausses importantes du taux de chômage, tant la demande pour la main‑d’œuvre est pressante. Les travailleurs et les candidats à l’embauche pourront conserver une bonne part de leur pouvoir de négociation. Cette tendance sera d’autant plus marquée au Canada et au Québec que le « grand départ vers la retraite » entretiendra une forte tension entre l’offre et la demande de travailleurs. En conséquence, les changements entamés ces dernières années dans le monde du travail continueront de se multiplier. »

Source : La grande démission : un phénomène essentiellement américain? Par Florence Jean-Jacobs, économiste principale et Joëlle Noreau, économiste principale, Desjardins.